Les réseaux sociaux remplaceront-ils la messagerie électronique?

Si l’e-mail n’est pas condamné à disparaître, il est amené à cohabiter toujours plus avec les nouveaux outils de communication. Aux entreprises de les mettre en oeuvre pour rester innovantes.

Les nouveaux modèles de communication offerts à travers les réseaux sociaux tueront-ils la traditionnelle messagerie électronique? Difficile à dire dans l’immédiat mais il est certain que la tendance ne se dirige pas en faveur de l’e-mail. Surtout quand les plates-formes sociales intègrent leurs propres outils d’interaction entre utilisateurs.

Selon l’analyste Gartner, 20 % des salariés s’appuieront sur les réseaux sociaux pour gérer leurs communications professionnelles en 2014. Une analyse présentée lors du Gartner Symposium/ITxpo 2010, à Cannes la semaine dernière. « Par le passé, les entreprises ont soutenu la collaboration par e-mail et les applications très structurées exclusivement, rappelle Monica Basso, vice-présidente recherche chez Gartner. Aujourd’hui, les paradigmes sociaux convergenent l’e-mail, la messagerie instantanée (IM) et la présence, créant de nouvelles formes de collaboration. Toutefois, une vraie collaboration effective et efficace n’émergera pas sauf si les entreprises rendent ces possibilités largement accessibles aux utilisateurs qui devront se montrer à l’aise avec. La technologie est seulement un catalyseur, la culture est un must pour le succès. »

Ainsi, le courriel est appelé à évoluer comme un outil parallèle à d’autres moyens de communication. On peut le voir avec le micro-blogging notamment utilisé par les organisation pour communiquer rapidement et à grande échelle avec ses partenaires ou clients (Twitter remplaçant, dans certains cas, le service de support). L’e-mail est même appelé à se fondre dans les réseaux sociaux. « L’e-mail va prendre de nombreux attributs sociaux, tels que le courtage de contacts, tandis que les réseaux sociaux vont développer des capacités e-mail plus riches. » On peut le constater avec le projet Titan de Facebook (voir l’article sur ITespresso.fr), un outil de messagerie intégré à la plate-forme de mise en relation.

L’e-mail mobile dominé par Microsoft et RIM

IBM et Microsoft, notamment, l’ont bien compris qui font évoluer leurs outils de messagerie unifiée en ce sens mais aussi en rajoutant des liens vers les réseaux sociaux (internes ou externes) au sein de leur client de messagerie et serveurs tout en élargissant les services aux contacts, agenda, etc. D’autant que ces outils s’étendent à la mobilité. Pour le Gartner, dès 2012, les listes de contacts, calendriers et clients de messagerie des smartphones seront compatibles avec les applications sociales.

Une évolution permise avec la montée en charge du cloud computing où les offres de services autour des solutions de communication devraient rapidement se multiplier. Ainsi, 10 % des comptes e-mail devrait passer sur le nuage fin 2012. Le marché de l’e-mail mobile sera alors détenu à 80 % par Microsoft et RIM, selon le Gartner, malgré la baisse de l’influence du constructeur des BlackBerry sur le marché des terminaux.

« La réalité est que la collaboration mobile va augmenter pour toutes les catégories de travailleurs, et les entreprises peuvent soit prendre l’initiative, soit être dirigés par leurs utilisateurs, commente Monica Basso. Les organisations les plus progressistes ne craindront pas d’explorer les nouveaux modèles de communications et collaboration mis en oeuvre par de nouveaux dispositifs et les réseaux sociaux permettant à leurs employés de générer des idées novatrices en les expérimentant avec eux. » La balle est dans le camp des entreprises.