Les robots de Mars sont toujours vivants

Spirit et Opportunity continuent d’explorer la surface de Mars, ils ont
pourtant dépassé de 1.100 jours la date de garantie?

Ils se sont posés sur la planète Mars en décembre 2003 pour Opportunity et janvier 2004 pour Spirit, et leur mission – la recherche d’indices révélant la présence d’eau liquide dans un passé plus ou moins lointain – était programmée, pour chacun d’eux, pour un maximum de 90 jours. Et pourtant, trois ans et demi après, ils sont toujours là à explorer la ‘planète rouge’.

Les deux Rovers martiens continuent d’explorer, d’acquérir des données et de photographier la planète. Ils ont pourtant déjà enduré deux rudes hivers martiens durant lesquels le manque de luminosité les a contraints à une phase d’hibernation profonde.

Compte tenu de leur endurance à toute épreuve, leur mission a déjà été prolongée à quatre reprises. Les deux robots ont ainsi pu récolter davantage d’informations sur l’évolution du paysage martien et son environnement que ne l’auraient espéré les ingénieurs, chercheurs et astronomes de la NASA.

Les missions de ces Rovers sur Mars ne se sont pas pour autant déroulées sans encombre. Combien de fois a-t-il fallu rebrousser chemin pour éviter une chute ou contourner un obstacle ?

Spirit a par exemple parcouru 8,37 kilomètres à la surface de Mars, soit 11 fois l’objectif initial fixé. Mais l’une de ses six roues a fini par être endommagée. Les ingénieurs sont malgré tout parvenus à guider Spirit comme convenu avec seulement cinq roues fonctionnelles.

Opportunity s’apprête à descendre dans le cratère Victoria

Spirit a révélé des preuves évidentes d’anciennes explosions volcaniques

De fins grains de silica (SiO2) déplacés par la roue avant droite de Spirit dans le cratère Gusev, une des plus belles preuves d’un environnement martien anciennement riche en eau. Sur Terre, ces grains sédimentaires sont le fruit de l’évaporation de l’eau lors d’étés chauds ou autour des geysers.

Toutes les images proviennent du site marsrovers.nasa.gov

Une réussite technologique Spirit et Opportunity sont tous deux dotés des cinq mêmes instruments scientifiques : une caméra panoramique et une caméra microscopique développées par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA ; un spectromètre miniature d’émission thermique de l’Arizona State University ; un spectromètre APXS (Alpha Particle X-Ray Spectrometer) du Max Planck Institute for Chemistry ; et un spectromètre Mössbauer de la Johannes Gutenberg University d’Allemagne.Ces instruments sont également assortis d’une petite meule capable d’ôter la poussière et la couche superficielle altérée des roches pour en exposer une section fraîche aux instruments d’analyse. Des pièges magnétiques, fournis par le Niels Bohr Institute du Danemark, ont par ailleurs été utilisés pour capturer des échantillons de poussière. Les spectromètres, la caméra microscopique et la meule sont fixés à l’extrémité d’un bras télescopique.Et tous deux sont dotés du système d’exploitation temps réel VxWorks de Wind River? »Les systèmes de missions critiques doivent être flexibles pour pouvoir s’adapter et continuer de fonctionner en cas de panne d’un matériel, quelle que soit l’évolution des conditions. Cet objectif a visiblement été atteint, puisque Spirit est toujours opérationnel après avoir dépassé de loin le terme initialement fixé pour sa mission, malgré sa roue endommagée« , a déclaré Mike Deliman, l’un des ingénieurs de Wind River qui a travaillé sur ce projet.