Les serveurs eDonkey dans la ligne de mire des producteurs français

La Société Civile des Producteurs Phonographiques fait du ménage dans
l’univers du P2P à la française

L’échange de fichiers protégés par le droit d’auteur a le don d’agacer les producteurs. Du coup ils ont bien décidé d’attaquer le mal à la racine en procédant à la fermeture des serveurs permettant l’échange de fichiers entre internautes, mais aussi en attaquant les adeptes de ces réseaux.

Dans une lettre recommandée en date du 22 décembre l’organisation menace de procéder à la fermeture de trois serveurs du réseau eDonkey si les trois administrateurs du réseau ne filtraient pas les résultats envoyés aux utilisateurs du service de P2P.

Rappelons que si l’éditeur d’eDonkey a jeté l’éponge, les serveurs sont toujours actifs puisque des millions d’ordinateurs sur la planète sont équipés du logiciel de P2P.

« Nos services ont pu constater que vous aviez crée sur Internet un serveur dédié indexant des milliers de fichiers partagés encodés notamment aux formats MP3 et WMA stockés sur le disque dur des ordinateurs connectés à votre système et renvoyant les résultats des requêtes de recherche à des fins de téléchargement. Ce serveur utilisant le réseau eDonkey, est intitulé JD2K » peut-on lire dans le courrier envoyé par la SCPP aux responsables des serveurs.

« Lors d’un contrôle effectué par nos services le 11 décembre 2006, plus de 30.000 utilisateurs étaient connectés à votre serveur et procédaient par l’intermédiaire de ce système sans l’autorisation de leurs producteurs légitimes au téléchargement de plus de 3,3 millions de fichiers reproduisant notamment des enregistrements des artistes suivants appartenant au répertoire géré par la SCPP : Garou, Alain Souchon, Kylie Minogue, Sean Paul. Nous vous mettons en conséquence en demeure de prendre les mesures techniques nécessaires afin de faire cesser le dommage résultant de la violation des droits des producteurs. »

Les trois administrateurs, ChezToff (très connu des p2pistes), Jibworld et Breizh Punishers ont tous décidé de fermer les serveurs après réception ce courrier plutôt menaçant.

Reste que si la pression fonctionne sur des outils de P2P comme eDonkey qui est particulièrement connu des internautes, il semble difficile voir impossible de surveiller ce qui se passe sur le web : bittorrent, messagerie instantanée, ftp… Le partage de fichiers protégés bien qu’illégal a donc encore de l’avenir, et s’il risque de diminuer, l’on devrait revenir à un piratage plus traditionnel. Les autres pourront toujours se procurer des copies au marché noir?

Enfin du côté des alternatives légales, les modèles proposés sont loin de satisfaire les attentes des usagers, il faut dire que les prix sont peu attractifs et que les DRM compliquent sérieusement la copie des fichiers sur une galette. Dans cette pagaille les utilisateurs s’y perdent et se sentent agressés par les industriels de l’édition, une curieuse stratégie qui risque d’envoyer les EMI Sony BMG et consorts droit dans le mur de l’incompréhension.