Les spams boursiers sèment le trouble

Et les investisseurs crédules investissent toujours davantage

Les spams, ces courriers non sollicités qui remplissent nos boîtes de courriers électroniques inutilement, surfent sur une nouvelle tendance, les fausses prévisions boursières.

Une étude allemande vient de mettre en exergue le fait qu’elles avaient une influence sur l’évolution des marchés financiers. Ces satanés pourriels n’en finissent plus d’évoluer. Cette dernière version de l’arnaque dénommée « pump and dump » littéralement : « pomper et laisser tomber », repose sur un principe simple. Les spammeurs font circuler de fausses informations sur la valeur des actions de façon à encourager les investisseurs potentiels sur une mauvaise voie. D’après les résultats de l’étude allemande menée par l’Université de Dresde, ils ont pour conséquence de faire augmenter le volume des échanges et de doper artificiellement le prix des actions. Pour illustrer ce phénomène, l’étude cite un exemple type, dans lequel le prix de l’action a augmenté de 500 % sans explications. Preuve que ce type de spam fonctionne très bien. Les chercheurs de l’université de Dresde ont utilisé un modèle mathématique complexe pour analyser une série de statistiques boursière. Ils ont mis en rapport les archives du RSSEM (Richardson’s Stock Spam Effectiveness Monitor) avec les annonces quotidiennes de l’évolution des actions de Yahoo! Finance. Trois groupes de personnes sont impliqués dans cette arnaque particulièrement juteuse : les spammeurs qui peuvent ensuite revendre des actions préalablement achetées, des traders naïfs qui bien informés par un spammer peuvent également anticiper sur les effets du faux courrier. Et le dernier groupe, les traders plus malins qui reconnaissent les effets d’un spam. Dans les deux cas, l’on peut parler d’un délit d’initié.