Les systèmes d’information des collectivités locales : un enjeu stratégique

Les directions générales des collectivités locales sont persuadées que leurs systèmes d’information sont un facteur de modernisation. Et les DSI étendent leur domaine

Les systèmes d’information sont de plus en plus perçus comme un enjeu stratégique dans les collectivités locales. Telle est la conclusion de la cinquième enquête annuelle menée sur le sujet par Mazars, société d’audit, de conseil et de services aux entreprises. L’étude s’appuie sur des questionnaires adressés aux directeurs des systèmes d’information et aux directeurs généraux des services dans 2.500 collectivités, parmi lesquelles des villes de plus de 10.000 habitants, des communautés d’agglomérations, des communautés urbaines, des conseils généraux et des conseil régionaux.

En 2007, les directions générales perçoivent donc les systèmes d’information comme un enjeu stratégique majeur dans la modernisation de l’organisation territoriale, conclut l’étude. Plus du trois quart d’entre elles considère en effet que ces systèmes ont permis d’apporter un meilleur service aux citoyens, et dans 43% des cas, les responsables les voient comme un moyen d’accroître la productivité et la performance de leurs services. 1% seulement pense que les systèmes d’information ne sont qu’une usine à gaz.

Et, pour les années à venir, elles ont fixé plusieurs axes de développement : la dématérialisation des échanges avec la trésorerie et le contrôle de légalité, la refonte des sites web pour accroître leur interactivité, un accès majeur des agents au systèmes d’information et la mise en place d’un système d’information décisionnel. Open source en progression

De fait, la position des directeurs des systèmes d’information dans l’administration reflète l’importance accordée à leur domaine. Aujourd’hui, 40% de ces directions rapportent directement à la direction générale. Et ce taux atteint les 50% dans les communautés d’agglomérations et les communautés d’agglomération ou les communautés urbaines. Néanmoins 30% seulement de ces directeurs sont réellement intégrés au du comité de direction.

Concrètement, le champs de compétence des directeurs des systèmes d’information s’étend, pour inclure l’informatique de production, les intranets,les extranets, les réseaux, les sites web, et la téléphonie : les systèmes d’information ont remplacé les systèmes informatiques. Et techniquement, les évolutions sont nombreuses, avec notamment, la téléphonie sur IP qui devient un standard lors du remplacement des PABX traditionnels. L’architecture technique évolue de plus en plus du client serveur vers une architecture N-tiers. Et, si la suite bureautique de Microsoft reste le standard, pour les messageries, les solutions en open source se développent. Au total, toutes applications confondues, l’open source représente 17% des solutions employées par les collectivités locales aujourd’hui.

Autre évolution, le déploiement des progiciels devient la norme, remplaçant les développements spécifiques. Des manques restent toutefois à combler : les outils de gouvernance et de pilotage des systèmes d’information sont rares, et la mutualisation des systèmes d’information des communautés d’agglomération avec celui des agglomérations qui le composent, faible.

Des éditeurs qui ne tiennent pas leurs promesses

Au chapitre des difficultés, les collectivités pointent la mise en œuvre du travail collaboratif, le changement des habitudes du personnel, les coûts, les difficultés d’appréhender les conséquences organisationnelles de ces projets ainsi que la difficulté de recruter du personnel qualifié. A ce sujet , ils souhaiteraient disposer d’un statut particulier pour ces employés, ainsi qu’une plus grande souplesse pour l’embauche de contractuels, qui représentent aujourd’hui 20% des effectifs dans les directions des systèmes d’information. Pour finir, un dernier écueil : la performance des éditeurs de logiciels. Pour 22% des DSI, ces prestataires ne tiennent pas leurs engagements.