L’Europe lance un plan pour un Web sans pornographie

Sur proposition de la Commission européenne, les euro-députés ont débloqué 55 millions d’euros en vue de prévenir les cyber-attaques et la pédo-pornographie

La Commission Européenne veut un Internet plus sécurisé. Sur ce credo, l’institution a fait des propositions pour renforcer la protection des mineurs sur le Web. Des initiatives qui devront être mises en place de 2009 à 2013 afin de promouvoir la conscience du public mais aussi de créer de vastes centres de reports des contenus illégaux. Le tout pour un coût annoncé de 55 millions d’euros.

Il faut dire que la pression monte envers les euros-députés quant à la gestion des contenus jugés attentatoires aux mineurs. Pour preuve, en août dernier, la police allemande avait mené une enquête sur 1.000 personnes suspectées d’avoir téléchargé du contenu pédo-pornographique.

Dès lors, certains élus adoptent des positions en rapport avec l’utilisation qui est faite du Net. C’est notamment le cas de Csaba Sogor, euro-député conservateur roumain interrogé par Reuters: « Le point le plus important du programme est qu’il va établir une base de connaissance dans le sens où les chercheurs européens vont pouvoir travailler de concert pour la protection de l’enfance« . Il se base alors sur un rapport de l’Eurobaromètre montrant que 74% des enfants âgés d’entre 12 et 15 ans surfent sur Internet au moins trois heures par jour, et donc ont un accès facile à la pornographie.

La Commission européenne va donc créer une agence ou en tout cas cherche à se doter de moyens nécessaire à cette lutte. La proposition adoptée à une très large majorité (672 contre 9) montre un véritable consensus sur la question.

Reste que les Etats vont devoir transposer la mesure au niveau national, ce qui implique souvent un décalage de temps mais aussi ils vont devoir faire la part des choses avec une organisation censée réguler elle aussi le Net au niveau communautaire : l’ENISA. Une organisation souvent décriée et dont le but est déjà d’assurer la sécurité de l’information sur le Web.

Jeu de pouvoirs ou simple partage de compétences, la question reste pleine. Néanmoins la voie législative aura permis à la mesure d’être plébiscitée… en tout cas à l’échelle de l’Europe.