L’Europe met Wanadoo sous surveillance

Les tarifs ADSL du fourniseur sont sur la selette. Ont-ils profité à tout le marché ou seulement et avant-tout à Wanadoo?

Wanadoo est attaqué de toutes parts depuis que le fournisseur a fortement baissé ses tarifs ADSL en décembre dernier. Nous l’avons évoqué ici, de nombreux concurrents ont porté plainte: AOL, Club-Internet et récemment Tiscali et Nerim accusant la filiale de France Télécom d’abus de position dominante et de tarifs prédateurs.

Aujourd’hui, la Commission européenne entre dans la partie. Selon les Echos et des sources proches du dossier, la Commission a placé sous surveillance les tarifs ADSL de Wanadoo et exige d’avoir les comptes d’exploitation de la société jusqu’à 2006 compris afin de s’assurer que Wanadoo ne pratique plus de tels prix . Cette décision date en fait de la décision de Bruxelles condamnant, en juillet dernier, Wanadoo à 10,3 millions d’euros d’amende pour prix « prédateurs ». Dans son rapport, la Commission indique avoir saisi des documents internes qui « font état d’une stratégie délibérée de préemption du marché » et donc d’éviction de la concurrence. Cette stratégie a été utilisée selon la Commission jusqu’en octobre 2002 mais Bruxelles va également examiner les nouveaux tarifs apparus au mois de décembre. Wanadoo a fait appel et estime que cette mise sous surveillance est fondée « sur une analyse économique contestable ». Pour sa défense, Wanadoo souligne que le marché de l’ADSL est émergent et s’interroge sur l’application des textes européens à un tel marché. Une vision contestée par Bruxelles. Par ailleurs, le fournisseur estime que ses prix servent de locomotive au secteur. Mais pour la Commission, faire connaître le haut débit auprès des consommateurs ne justifie pas des tarifs prédateurs.