L’Europe veut enrichir les capacités applicatives du stockage en mode cloud

Le programme de recherche et développement que lance la Commission européenne vise à améliorer le contrôle des données du cloud computing.

Avec la montée en puissance des services proposés par l’offre cloud computing se pose la question des technologies de stockage des données et leur accès. C’est en tout cas à cette problématique que Bruxelles entend répondre dans un avenir proche. La Commission européenne vient ainsi de lancer un programme de recherche d’un montant de 17,5 millions d’euros pour travailler sur ces types de technologies au cours des trois prochaines années, rapporte EweekEurope.co.uk.

Le projet sera mené par un département de recherche et développement d’IBM localisée à Haïfa en Israël. SAP, Siemens, le National Technical University of Athens et le Swedish Institute of Computer Science y apporteront leurs contributions. Baptisé Vision Cloud (pour Virtualized Storage Services for the Future Internet), le projet va tenter de déterminer des solutions cloud avancées pour l’accès et le retrait des données, particulièrement celles portant sur les fichiers vidéos.

En qualité d’architecte du projet et chercheur du centre d’IBM à Haïfa, Hillel Kolodner décrit quelques-uns des défis à relever. Par exemple, comment partager un lien pour une conférence vidéo avec un nombre restreint de participants mais sans forcément donner des droits d’accès au réseau de l’entreprise? Pour répondre à cette problématique de confidentialité, l’équipe de Vision Cloud a l’intention d’élaborer un schéma qui ne devrait pas mettre la sécurité IT de l’entreprise en péril, tout en acceptant des connexions depuis des terminaux mobiles ou nomades.

Dans le domaine de la vidéo, les chercheurs devraient également se concentrer sur la manière d’attacher des métadonnées à de l’information non structurées (comme les vidéos). Le tout en développant l’accessibilité de ces données vidéo. Cela nécessitera la création de modules, baptisés storelets, qui fonctionneront au sein d’une base de données. Ainsi, un storelet pourrait être conçu afin d’exploiter automatiquement la reconnaissance vocale pour analyser les fichiers vidéos et les convertir en documentation vidéo. Une retranscription qui pourrait favoriser la distribution de l’information en diverses langues.

Autre piste de développement : la création de standards pour la migration des bases de données. C’est une étape essentielle pour le stockage en cloud qui devrait favoriser le transfert de données aisément d’un fournisseur A vers un fournisseur B. Hillel Kolodner considère que, si la concurrence entre fournisseurs de solutions de stockage est légitime, la possibilité de transférer les données à la demande devrait être vraiment libre.

Ce qui n’est pas aujourd’hui le cas. En cas de migration, le client doit d’abord procéder au rapatriement en interne de ses données cloud avant de pouvoir les transférer chez un autre fournisseur. C’est une perte de temps, face à une migration directe d’un fournisseur de cloud à l’autre. En complément, les fournisseurs de solutions de stockage pourraient faciliter ce type d’opération en proposant des réseaux dédiés de transferts de données pour accélérer le processus.