Levée de boucliers contre Google Desktop

Google Desktop est présenté comme un désastre en perspective pour l’intimité des utilisateurs. David Burns, le CEO de Copernic monte au créneau et rappelle les dangers de mixer les recherches publiques et privées?

 »

Google qui vous connaît« , c’est en ces mots que Eric Schmidt, porte-parole du moteur de recherche, avait présenté le projet Desktop en janvier dernier. Or c’est bien ce qui est reproché à Google, de mélanger les informations qui concernent le domaine public du Web et la vie privée des utilisateurs. David Burns, CEO de Copernic, rappelle que sa société, qui propose gratuitement un produit concurrent à Google Desktop, mais sans qu’il soit nécessaire de se connecter en ligne pour l’utiliser, a tenu à rappeler que sa société avait proposé un produit équivalent, mais a dû faire marche arrière. « Si vous alignez les gens, et que vous leur demandez de ‘lever la main si vous voulez que Google connaisse quelles images vous avez et quels fichiers MP3 vous avez‘, je ne pense pas que beaucoup le veuillent« . Ce que les détracteurs de Google Desktop critiquent, ce n’est pas l’option de recherche en ligne ? « Nous ne démentons pas que le bureau et le Web sur la même page soient attractifs, mais nous ne voulons pas faire ça » ? mais la présence inévitable de la publicité intrusive, car pour prendre en compte le profil de l’utilisateur, Google devra connaître le profil de ce dernier, et donc indexer des éléments relatifs à sa vie privée. « Les grandes marques ne veulent pas compromettre leur réputation. Nous avons proposé cela par le passé à nos partenaires potentiels, et nous avons un fabricant majeur de matériel PC et un portail majeur qui nous ont dit ‘Non, nous ne pouvons pas faire ça‘ ! » a confirmé David Burns. Les utilisateurs de Google Desktop Search pourraient en effet renvoyer vers Google des informations privées, voire confidentielles, sans même s’en rendre compte, d’autant plus facilement qu’emballé dans un modèle de recherche en ligne, ce service contourne le pare-feu (firewall). Et les plus paranoïaques opposants à Google Desktop, comme à Google Gmail d’ailleurs, en sont à imaginer la RIAA interrogeant le moteur de recherche dans le cadre de leur lutte contre les contrevenants aux règles du ‘copyright’; il serait ainsi possible d’identifier les personnes qui possèdent un fichier MP3 ou DivX, c’est-à-dire presque tous les internautes, que ce fichier soit légal ou non ! Mais à bien y réfléchir, est-ce vraiment de la paranoïa ?