Libra : la banque centrale des États-Unis hausse le ton

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Jerome Powel, président de la Federal Reserve des Etats-unis, estime que Libra ne pouvait se poursuivre sans que les préoccupations qu’elle soulève ne soient débattues.

Le président de la banque centrale des États-Unis, l’un des organismes de régulation financière les plus puissants du monde, s’est exprimé sur le projet de cryptomonnaie Libra initié par Facebook.

“Libra soulève de sérieuses préoccupations concernant la vie privée, le blanchiment d’argent, la protection des consommateurs et la stabilité financière”, a déclaré Jerome Powel, le président de la  Federal Reserve devant le Comité des services financiers de la Chambre des représentants.

Il a estimé que dans ces conditions, il ne pensait pas que le projet devrait se poursuivre avant d’avoir traité ces préoccupations.

Un groupe de travail de la Federal Reserve est consacré à Libra

M. Powell a indiqué que la Federal Reserve a mis en place un groupe de travail chargé de suivre le projet en coordination avec d’autres banques centrales à travers le monde.
Par ailleurs, les responsables de Facebook doivent prochainement venir devant le Congrès américain pour détailler le projet Libra. 

L’annonce du lancement de cette « stablecoin »  initiée par Facebook a suscité des réactions au mieux prudentes voire négatives de la part des décideurs politiques.

« Que Facebook crée sa propre monnaie, un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, il est hors de question qu’elle devienne une monnaie souveraine », avait notamment estimé Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie. 

Jerome Powel se dit favorable à l’innovation, mais il estime que la taille atteinte par Facebook (plus de 2 milliards de membres) est telle que tout problème causé par Libra pourrait avoir immédiatement des répercussions à très grande échelle. « Il faut y porter un regard attentif, alors je crois fermement que nous devons tous prendre notre temps pour cela. »