L’idée d’un robot bricoleur fait son chemin chez Ikea

Pour l’instant, il n’a pas encore de matricules et il n’est qu’un projet, mais l’intérêt que porte à cette idée le groupe suédois laisse penser qu’il devrait bien voir le jour

Bienvenue à Ikeapolis… A l’instar du réalisateur Fritz Lang et de son film mythique Métropolis, le célèbre vendeur de meubles Ikea s’intéresse à la question de la robotique. Dans quel but ? Aider le client désemparé face au plan montage d’un meuble, des vis qui manquent, des planches abîmées, les épines dans la main… bref, cela s’apparente parfois à un cauchemar.

Fort de ce constat, l’université américaine de Stanford travaille sur un robot capable d’assembler le meuble nommé Billy (une bibliothèque) dont le fabricant a vendu prés de 1 million d’exemplaires. L’initiative est à mettre au profit du professeur-assistant en science de l’informatique : Andrew Ng, qui a raconté au site TimesOnline comment l’idée lui est venue : « je me suis acheté deux meubles Billy à assembler soi-même, après une longue bataille pour monter le premier, je me suis soudainement rendu compte que j’avais utilisé des pièces du second. Là, j’ai réalisé que je pourrais faire quelque chose de plus agréable que de perdre mon temps à me battre avec un meuble » » Pour ce brillant scientifique d’une trentaine d’années, né à Londres, mais aujourd’hui expatrié en Californie, monter une bibliothèque est plus compliqué que de modifier un code source dans un programme. Une idée est alors née dans son esprit, celle d’un robot capable de répéter une tache est de faciliter le montage du meuble. Et l’affaire est à prendre très au sérieux, Andrew Ng a d’ailleurs déjà composé une équipe de 30 scientifiques à Stanford, haut-lieu de la recherche en informatique est leader en ce qui concerne la robotique et notamment la voiture sans pilote. Pour ce fils d’un docteur de Hong Kong, le défi peut être relevé assez rapidement : « la plupart des scientifiques ont abandonné l’idée de créer des robots qui ressembleraient trop à l’homme. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur la création de machines plus modestes et petites capables d’exécuter parfaitement une seule tache, un peu comme ces machines qui nettoient automatiquement le sol ou le fond des piscines. Mon idée est de réunir toutes les avancées technologiques qui vont nous permettre de créer un robot multitâche qui sans programmation spécifique pourrait répondre à un ensemble de requêtes. C’est le challenge ultime en matière de robotique. » Il a expliqué dans les colonnes du journal : « ce robot devra être mobile et fort pour manipuler l’emballage et habile, intelligent, pour trouver la bonne vis et repérer son emplacement sans faire d’erreurs. » Pour lui son « Robot Billy » pourrait prendre entre trois et dix ans de développement, mais le projet est lancé. Son équipe a déjà réalisé un robot capable d’ouvrir et de fermer les portes, et de préparer puis lancer le lave-vaisselle. Un porte-parole d’Ikea, Wendy Clark, a de son côté très bien accueilli la nouvelle, déclarant : « j’aimerais bien, au moins une fois, utiliser un robot. »