L’impact du ‘non’ sur les technos: un effet monétaire?

La victoire du ‘Non’ à la Constitution européenne en France était attendue par les marchés, mais son ampleur a surpris. Quelles conséquences en attendre pour les entreprises ?

Les marchés avaient anticipé le ‘Non’ au référendum sur la Constitution européenne qui a largement balayé la France. La Bourse a, elle aussi, anticipé le mouvement, qui pourrait influencer la politique économique de la France, sans que l’on puisse en prédire l’ampleur.

Schéma identique aux votes ! On attendait un scrutin serré, l’ampleur du ‘Non’ a surpris tous les observateurs. Est-ce que pour autant cela va changer les choses? Tous les pouvoirs politiques des pays membres ont souligné que le vote de la France ne remettait pas en cause le projet de Constitution, ni la marche de la Communauté. Dix pays déjà ont validé le projet. Pour les entreprises, l’Europe est une réalité, la Constitution n’étant qu’une étape politique. Mais entre les éventuels changements des deux côtés du Rhin, entre la France qui devrait changer de gouvernement et l’Allemagne de parlement, cette dernière semble mieux armée. Ainsi, nous pourrions assister dans les mois à venir à un déséquilibre sur le marché des actions et des obligations, les investisseurs étant tentés par une Allemagne dont la couleur politique se fera probablement plus économique que sociale. Mais le plus gros risque boursier serait que les investisseurs se détournent, durant un temps, des places européennes pour miser sur Wall Street et les places boursières américaines. Ce qui n’arrangerait pas nos marchés. En revanche, le dollar pourrait profiter de l’effet ‘Non’ pour accélérer son redressement, ce qui en soit ne serait pas nécessairement négatif pour l’économie européenne, et surtout pour ses exportations. Sauf que les monnaies plus fragiles des postulants à l’Europe risquent de se trouver chahutées. L’évolution de l’économie française dans les prochaines semaines sera donc soumise aux signes que lancera le pouvoir en place. Il est peu probable que le président Jacques Chirac dissolve l’Assemblée. A moins qu’il ne suive l’exemple de son homologue allemand, qui va anticiper les élection législatives. Très risqué; l’expérience lui a déjà coûté cher ! L’attention se portera plutôt sur le futur gouvernement, et en particulier le choix du premier ministre. Trois voies semblent possibles, immobilisme, activisme libéral, ou même une politique plus sociale tournée vers les classes moyennes. Une autre carte pourrait aussi porter sur la BCE, la Banque Centrale Européenne, qui pour contre-carrer le choc électoral pourrait assouplir sa politique monétaire. Peu probable, son président a toujours maintenu un cadre rigide, malgré les demandes des Etats membres pour une évolution conjoncturelle des taux. Et pour les entreprises ? S’il faut s’attendre à quelques mouvements d’une ampleur plus ou moins importante dans les jours à venir, le cours de l’économie libérale devrait rapidement retrouver son flux. Avec une très nette différence cependant? La victoire du ‘Non’ pourrait pousser les PME à jouer la carte du protectionnisme, et surtout les marchés transeuropéens pourraient être moins réceptifs aux offres des grandes entreprises françaises et jouer le jeu de la carte de la collaboration entre Etats ayant ratifié la Convention. On le voit, l’avenir est incertain, mais pourrait être marqué par un repli de l’économie française au profit d’autres économies européennes qui sont ‘entrées dans le rang‘. A suivre dans les semaines à venir !