L’industrie des jeux vidéo bénéficierait d’un crédit d’impôt

Pour soutenir l’industrie française du jeu vidéo, le gouvernement étudie un projet de crédit d’impôt

De quoi souffre donc l’industrie française du jeu vidéo ? D’un coût de production plus élevé que ses concurrents. Yves Guillemot, p-dg d’Ubisoft, estime le différentiel à 40% par rapport aux productions américaines, et pèse surtout la menace de la Chine, où le coût de production d’un jeu serait deux fois et demi inférieur !

Le gouvernement français est conscient de cette situation, et se penche depuis longtemps sur son industrie. Il considère d’ailleurs que le jeu vidéo est un produit culturel, au même titre que le livre, la musique ou le cinéma. Le rapprochement avec ce dernier est d’ailleurs symptomatique. Le jeu vidéo génère aujourd’hui un chiffre d’affaires supérieur à celui du cinéma. Et il bénéficie en France du même type d’aide, avec le Fonds d’Aide à l’Edition Multimédia (FAEM). Pour faire face à la menace brandie par les éditeurs de voir disparaître la production française, le gouvernement envisage désormais une nouvelle aide, sous la forme d’un crédit d’impôt annuel d’un montant de 30 millions d’euros. Le projet est cependant soumis à l’approbation de la Commission européenne, d’où la démarche d’association du jeu vidéo à la culture. « Le jeu vidéo est un produit culturel qui ne doit pas devenir uniforme et nous allons utiliser à Bruxelles l’argument de l’exception culturelle pour défendre la création française« , a déclaré Renaud Donnedieu de Vabres, le ministre de la Culture. Une telle mesure risque cependant de n’avoir qu’un effet limité dans le temps. En effet, un éditeur de jeux vidéo est comme tout patron d’industrie, il sait où se place son intérêt. A l’exemple de UbiSoft, qui recrute? à Montréal. Pourquoi ? Parce que le gouvernement canadien prend en charge à hauteur de 50% le salaire de chaque jeune recruté dans le secteur. En revanche, si UbiSoft, profitant de cette facilité, a recruté 1.400 personnes au Canada, la mesure s’interrompant en 2007, rien ne dit si elle n’est pas reconduite que la production ne sera pas délocalisée en Chine. Mais probablement pas en France où un crédit d’impôt risque de n’avoir d’autre effet que de retarder l’échéance.