L'internet égyptien et indien victime d'un « Black-out »

2 câbles sous-marins qui traversent la Méditerranée ont soudainement été rompus. Conséquence, c’est tous le secteur des services informatiques indien qui est touché

D’après des informations relayées par le New York Times, un des câbles endommagés était localisé près de la ville d’Alexandrie en Egypte, et un autre se trouvait dans les eaux près de la ville de Marseille. Curieusement les deux câbles qui ne sont pas gérés par la même société ont été endommagés avec seulement quelques heures de décalage. Mais c’est tout le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est qui sont touchés.

Le ministère égyptien des Télécommunications a appelé jeudi les internautes à s’abstenir de télécharger des films et de la musique pour donner la priorité aux entreprises.

« Deux de nos câbles ont été affectés, tout le monde va utiliser un troisième câble », a expliqué à l’AFP le porte-parole du ministère, Mohammad Taymour. « Mais le débit ne sera pas suffisant. Le câble sera surchargé et personne ne pourra y accéder » si les internautes ne répondent pas à l’appel du ministère.

L’Inde est également fortement touché par cette panne. 60% des internautes indiens sont impactés indique un opérateur local. Heureusement, de nombreux plans de back up permettent au pays de limiter les dégâts. La conséquence de cet accident commence à se faire sentir, notamment dans les divisions services des grands groupes européens et américains qui ont délocalisé une partie de leurs hotline dans ce pays.

« Les sociétés des technologies de l’information, de logiciels et les centres d’appels qui fournissent des services informatiques à la côte Est des Etats-Unis et à la Grande-Bretagne sont les plus touchés », a déclaré Rajesh Chharia, président de l’association indienne des fournisseurs d’accès à internet.

Les liaisons à haut débit en Inde pourraient être perturbées voire interrompues pendant 15 jours, a-t-il prévenu.

« Etre connecté au monde, c’est notre ligne de vie », a lancé Raman Roy, PDG du centre d’appels Quatrro, qui se sert depuis jeudi de coûteuses lignes téléphoniques par satellite.

Il estime que 20% du secteur informatique en Inde est coupé du monde.

Pour communiquer, certaines sociétés informatiques « s’appuient sur une liaison via le Pacifique, mais la vitesse de transmission est beaucoup moins élevée », a expliqué M. Chharia.

La sous-traitance informatique, qui a fait la renommée mondiale de l’Inde, représente 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Les activités informatiques délocalisées en Inde compte pour 40% du marché mondial de la sous-traitance.

Les accidents de ce type sont relativement rares. Ils sont généralement la conséquence d’un tremblement de terre, de mouvements géologiques ou bien encore du frottement de l’ancre d’un navire sur le fond marin.

Ces câbles sous-marins qui sont gérés par des consortiums internationaux, permettent le bon fonctionnement mondial des télécommunications. De nos jours, avec l’explosion du marché de la mobilité en Asie, et l’émergence d’hub financier comme Dubaï provoquent une hausse de l’utilisation de ces câbles et donc une dépendance encore plus grande vis-à-vis de ces structures.

À la rédaction de cette nouvelle, les communications ont été redirigées vers d’autres câbles évitant une coupure totale. Vu la difficulté, la réparation des câbles endommagés est pour l’instant loin d’être achevée.

Interrogée dans les colonnes du journal américain, Linda Laughlin, une porte-parole de l’opérateur Verizon a indiqué :« Certains de nos clients sont touchés« . Elle a également précisé, que son groupe travaillait sur la mise en place d’un nouveau câble sous-marin transatlantique reliant l’Oregon, la Chine, la Corée du Sud et Taiwan, du fait de l’explosion de la demande en télécommunications dans cette région du monde.

L’un des câbles affectés par ce black out, surnommé « Sea Me We 4 », a la particularité de partir de France, traverser la mer Méditerranée, la mer Rouge, et enfin de contourner l’Inde jusqu’à Singapour. Pas moins de 16 sociétés se partagent cet immense « gâteau ». Le deuxième câble, baptisé « Flag » (Fiber-optic line Around the Globe) relie la Grande-Bretagne et… le Japon