Linux : 200 lignes de code qui changent (presque) tout

Un petit patch permet aux environnements graphiques fonctionnant sous Linux de gagner en fluidité. L’innovation tient parfois à peu de choses.

Alors que la plupart des patchs proposés pour le noyau Linux permettent de consolider cette solution ou d’en améliorer le support du matériel, celui proposé par Mike Galbraith pourrait changer profondément la donne. D’une taille de seulement 224 lignes de code, cette modification a réussi un double pari : réduire sensiblement la latence constatée en environnement graphique, tout en ne grevant pas les performances du système en mode texte. Voilà une combinaison qui a su séduire Linus Torvalds. ‘Enfin’, diront certains, puisque ce type de correctif est régulièrement proposé, avant d’être rejeté pour cause d’un impact trop important sur les applications serveur.

« Je pense que c’est bien un patch qui mène à une « véritable amélioration ». Bon travail. Le Group scheduling passe ainsi du statut « d’utile pour certaines charges serveur » à celui de « killer feature » », s’enthousiasme Linus Torvalds à la fin de cette missive.

Michael Larabel du site Phoronix présente des vidéos de démonstration montrant la réactivité du système en cas de forte charge. Sans le correctif, l’interface graphique a du mal à se rafraichir, le décodage d’une vidéo HD étant du domaine de la soirée diapos. Avec le patch, la vidéo s’affiche sans gros ralentissements, ce qui reste exceptionnel pour du 1080p. Le rafraichissement des éléments graphiques est également bien plus rapide.

Ceci a d’autres effets. Ainsi, Linus Torvalds a pu constater que le chargement d’un grand nombre de pages web était beaucoup plus prompt que précédemment. « J’avais toujours associé ce problème à un souci de performance réseau, alors que c’était clairement lié à la charge processeur », s’excuse le créateur du noyau Linux.

Ce correctif ‘miracle’ pourrait être proposé par défaut dans le futur noyau Linux 2.6.38. Attention toutefois, car s’il permet une meilleure répartition des ressources CPU, il ne boostera aucunement la capacité de calcul de votre machine (même s’il est vrai que le kernel d’un OS peut aussi influer sur la puissance utilisable).