Linux : lancement officiel de la Fedora 10

Sans être révolutionnaire, cette distribution Linux est solide et particulièrement convaincante dans sa mouture 64 bits

La Fedora est une distribution Linux communautaire, parrainée par Red Hat. La nouvelle version 10 vient d’apparaître sur les serveurs de téléchargement.

Elle reprend toutes les qualités de la mouture précédente, en améliorant quelques points : vitesse de démarrage et de fonctionnement, thème de l’interface de bureau, outils de configuration graphiques et ancienneté des paquets fournis. Bref, une évolution dans la continuité, puisque ces quatre éléments sont les moteurs du développement de la Fedora.

Nous avons pu la tester rapidement. Notez tout d’abord que le chiffrement des partitions à l’installation s’effectue maintenant très simplement : une simple case à cocher. La plupart des paquets sont bien plus à jour que dans les autres distributions Linux. Cela ne se fait cependant pas aux dépens de la stabilité. Un bon point. Nous noterons ainsi l’adoption de Gnome 2.24.1, KDE 4.1.2, Firefox 3.0.4, OpenOffice.org 3.0 et Gimp 2.6.2.

Les fondations du système sont également plus performantes, avec un noyau Linux 2.6.27.5 et l’intégration de l’outil de virtualisation KVM par défaut. Finie la galère de la mise à jour des modules à chaque changement du kernel.

La Fedora se veut une plate-forme d’excellence dans le monde du développement. Nous retrouvons donc le GCC 4.3.2, l’OpenJDK 1.6.0 et Mono 2.0.1. Du côté des environnements de programmation, Eclipse 3.4 est présent et – c’est une nouveauté intéressante – NetBeans 6.1.

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Le 64 bits à l’honneur

La version 64 bits de la Fedora permet de profiter des fonctionnalités avancées des processeurs. De fait, la compilation pour des puces 64 bits active automatiquement l’exploitation des unités multimédias, comme le SSE. Avec la mouture 32 bits, les options de compilation se limitent à ce qui est supporté par le jeu d’instructions générique des processeurs x86.

Aussi, si les performances en mode 64 bits de Windows ne diffèrent guère de celles de la mouture 32 bits, il en va autrement sous Linux, où le gain est sensible. Avec la Fedora 64 bits, le bureau Gnome est visiblement plus fluide.

Cette distribution Linux a toujours fait figure de bon élève dans ce domaine. Tout d’abord, les versions 32 bits de certains logiciels sont présentes dans les dépôts de la mouture 64 bits. C’est le cas de Firefox, qui peut donc être installé en version 32 bits en quelques clics de souris. Pratique si vous utilisez des greffons propriétaires, tel Flash.

Les développeurs de la Fedora tentent également de fournir un maximum d’alternatives aux modules 32 bits propriétaires. L’OpenJDK ne propose pas de greffon pour Firefox ? Pas de problème, celui du projet IcedTea est ici exploité. La version officielle de Lightning (l’extension de calendrier de Thunderbird) n’est pas compilée en 64 bits ? Là encore, les dépôts logiciels résolvent ce problème.

On le sent à l’usage : La Fedora 64 bits n’a pas été créée pour combler un vide dans l’offre. Cette solution est bel et bien 100 % utilisable. Vous pouvez donc l’adopter sans crainte.

La Fedora 10 est disponible en variantes x86 (32 bits et 64 bits) et PowerPC. Des moutures x86 « live » (utilisables sans installation), sont également présentes.