Linux : SUSE et Red Hat s’affrontent sur les systèmes critiques

SUSE répond à l’arrivée de Red Hat sur le marché SAP en ajoutant des fonctions de haute disponibilité à la mouture SAP de son système d’exploitation Linux.

Réponse du berger à la bergère pour l’éditeur SUSE, qui améliore aujourd’hui sa solution Linux Enterprise Server for SAP Applications (SLES for SAP). Une manière de reprendre la main suite à l’annonce de Red Hat, qui propose dorénavant une version de son système d’exploitation certifiée pour les applications SAP, dont la base de données in memory HANA (voir « Linux : Red Hat lance un OS dédié à SAP HANA »).

SUSE, qui était auparavant seul en lice sur ce marché, répond à cette menace en ajoutant des fonctionnalités de haute disponibilité à son offre SLES for SAP. À cet effet, des éléments de HA (High Availability) – la solution open source de haute disponibilité de l’éditeur – sont intégrés à SLES for SAP.

« Les entreprises qui utilisent SUSE Linux Enterprise Server for SAP Applications peuvent désormais déployer sans difficulté des systèmes haute disponibilité basés sur SAP HANA en utilisant les fonctionnalités de haute disponibilité de SUSE HA », résume Michael Miller, vice-président de l’éditeur en charge du marketing et des alliances Mondiales.

Bataille rangée sur les systèmes critiques

SUSE cite la Power Appliance pour SAP HANA de Fujitsu comme exemple de système pouvant bénéficier de telles avancées. Voilà qui ne manque pas de piquant. Rappelons en effet que lors de son annonce, Red Hat avait signalé que son OS avait été sélectionné pour la Power Appliance for SAP Adaptive Server Enterprise du même Fujitsu.

La guerre semble lancée entre les deux éditeurs sur le front des systèmes critiques SAP. Guerre qui devrait également se dérouler sur les machines Power d’IBM. Ce matin même, nous vous signalions que SAP mettait en test HANA sur les serveurs Power… avec comme base l’offre Linux de SUSE (voir « SAP HANA en test sur les serveurs Power d’IBM »). Il est toutefois probable que Red Hat voudra lui aussi se positionner sur ce marché.

Dans le monde des systèmes critiques IBM, la bataille s’est également récemment intensifiée, et pas seulement à cause de SAP. Rappelons en effet que lors de la présentation de ses premiers serveurs Power8, IBM avait annoncé qu’ils fonctionneraient également sous Ubuntu Server (voir notre précédent article « IBM lance la vague des puces Power8 à l’assaut du Big Data »). SUSE et Red Hat ne sont donc plus seuls sur ce marché.

Surfant sur la vague OpenPower, des offres Linux communautaires pourraient également faire leur entrée sur l’architecture processeur d’IBM. Debian bien sûr, en réponse directe à l’arrivée d’Ubuntu, mais aussi Fedora et openSUSE. Reste à savoir si les professionnels seront enclins à adopter de telles solutions sur des systèmes critiques. Tout dépendra en fait du niveau de criticité requis, mais aussi de la taille de l’infrastructure mise en place. Les distributions communautaires ont en effet l’avantage d’être gratuites.

Crédit photo : © Laurent Hamels – Fotolia.com


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