L’occident au secours de la censure chinoise

Reporter sans frontières pointe les sociétés occidentales qui fournissent à la Chine les équipements nécessaires à la censure de l’Internet

La démocratie dicte ses lois que l’économie contourne. Ainsi, les entreprises occidentales n’ont pas d’état d’âme lorsqu’elles accompagnent la censure exercée par la Chine sur les sites Web non conformes à la politique du Parti, les résultats des moteurs de recherche ou du contenu des blogs.

Reporter sans frontières dénonce ces pratiques aux Etats-Unis, et pointe particulièrement deux sociétés occidentales, l’américain Cisco, pour la censure des messages et la trace des cyber dissidents ; et le français Thales, dont les technologies permettent le brouillage des radios étrangères. Interrogée par l’AFP lors d’un forum sur les médias chinois à Washington, Lucie Morillon, qui dirige sur place le bureau de l’association, a déclaré : « Les sociétés occidentales qui collaborent avec la Chine nous inquiètent, car elles participent à une réduction de la liberté d’expression« . « La Chine est l’un des seuls pays qui soit capable à la fois de multiplier ses activités en ligne et de censurer tout le contenu critique du gouvernement« . En effet, toute critique des actions du parti communiste et du gouvernement, toute information sur la corruption, les luttes de pouvoir et les agitations sociales sont interdites. L’association déplore ces compromis que passent les sociétés occidentales qui fournissent les outils de censure au gouvernement chinois, sous la seule règle du profit. Elle dénonce la puissance de l’argent face à l’éthique ! Reporter sans frontières travaille d’ailleurs à sensibiliser les argentiers des entreprises. Selon l’AFP, l’association chercherait en particulier à signer des accords avec une vingtaine de sociétés d’investissement pour « surveiller les pratiques commerciales mises en place en Chine et dans d’autres pays répressifs par les sociétés du secteur Internet« . Si le politique impose des frontières, l’argent n’en a pas, et le profit fait bien vite oublier la morale et l’éthique.