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L'OOXML (Microsoft) décroche la certification ISO !

La nouvelle est tombée, le format Office Open XML (OOXML, utilisé dans les dernières versions d’Office) est maintenant certifié ISO/IEC. Microsoft devait ne pas dépasser un quart de votes négatifs au niveau international (25%), tout en recueillant au moins deux tiers de votes positifs parmi les membres participant aux débats (66,67%). Avec respectivement 14% et 75%, le passage s’effectue donc en douceur.

Rappelons les grandes lignes de la procédure, qui comprend de nombreuses étapes. Le format OOXML fut tout d’abord accepté comme standard ECMA-376, et c’est l’ECMA qui a été en charge de s’occuper de sa normalisation ISO. Cet organisme a adopté une procédure accélérée (fast-track).

Le premier vote important fut celui du 4 septembre 2007. Le projet fut alors rejeté, mais avec divers « non avec commentaires » (c’est le cas de l’AFNOR). L’ECMA a lancé un Ballot Resolution Meeting (BRM), qui s’est terminé le 29 février 2008. Les questions formulées ont donné alors lieu à une réponse point par point.

À partir de là, les différents votants pouvaient (ou non) réévaluer leur position, en fonction des réponses proposées. C’est suite à un dernier vote que l’OOXML a été adopté comme standard ISO 29500, le 29 mars dernier.

Beaucoup critiquent la taille imposante du document de BRM fourni par l’ECMA, arguant que le temps laissé à son étude (30 jours. 45 jours dans la pratique, puisque le document était accessible dès le 14 janvier 2008) était trop court pour évaluer correctement les modifications apportées. C’est effectivement un cas de figure rare à ce niveau de la procédure, qui soulève plus un problème dans son organisation que des conséquences pour l’OOXML (les votants auraient pu tout aussi bien se servir de cette particularité comme excuse pour refuser la normalisation de l’OOXML).

Dans la pratique

Quoique très contestée, la normalisation du format OOXML peut être perçue comme une avancée intéressante. À partir de maintenant, Microsoft ne peut plus modifier le format à sa guise, sans perdre la certification pour ses propres produits. Mieux, il devra suivre les évolutions de la norme à la lettre.

De même, la certification ISO permet à des groupes de travail issus des organismes de normalisation de se mettre au travail, afin de fournir des solutions de conversion, d’interopérabilité… en toute indépendance. Ceci devrait permettre, par exemple, de faciliter les échanges entre le l’Office Open XML et le format Open Document ( ISO 26300 ) promu par l’ODF Alliance.

Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité chez Microsoft France, se réjouit de la normalisation de l’OOXML par l’ISO et se montre reconnaissant pour le travail des différents membres, « y compris ceux qui ont voté contre nous, car leurs remarques ont permis de faire évoluer le texte de base proposé par l’ECMA de manière significative ». Il souligne également la pérennisation de ce format, dont l’ISO assurera dorénavant l’évolution.

Microsoft va également participer de façon active aux travaux du comité chargé des formats révisables, le SC34. Enfin, l’organisme de normalisation allemand DIN (à travers l’institut Fraunhofer) a proposé l’ouverture d’un groupe de travail pour améliorer l’interopérabilité entre l’OOXML et l’ODF. Ce projet a été proposé à l’AFNOR, qui nous a confirmé sa participation. Microsoft voit en cette association un projet intéressant et a déjà déclaré souhaiter s’y joindre également.

Le cas AFNOR

Ces derniers jours, toute une polémique s’est créée autour du revirement de l’AFNOR. Rappelons toutefois qu’un vote « non avec commentaires » est une proposition d’ouverture, qui en fonction des réactions du déposant, peut se transformer en un « oui ».

Olivier Peyrat, directeur général de l’AFNOR, souligne ainsi avec fermeté que le processus de normalisation « n’est ni une guerre de religion, ni une guerre de tranchées ». les différents acteurs s’attachent à trouver un consensus de façon pragmatique« .

Il est donc normal que l’AFNOR ait pris en compte le BRM lors de sa décision finale, d’autant plus que des avancées notables y étaient présentes. Toutefois,le directeur de l’AFNOR estime que « le processus accéléré n’est pas adapté aux projets contenant plusieurs milliers de pages ».

Selon Frédéric Bon, président de la commission de normalisation « Formats de documents révisables » de l’AFNOR, la séparation du format en deux parties (OOXML Strict et Transitional) a été une annonce importante, car elle garantira l’interopérabilité entre l’ODF et l’OOXML Strict (la partie Transitional, qui se penche sur la compatibilité avec les anciens formats de document Office, disparaîtra à terme).

Avec une telle modification, le « non » n’était alors plus une position tenable. Cependant le texte n’étant pas encore finalisé – même si des engagements ont été pris concernant les modifications à y apporter – L’AFNOR a préféré s’abstenir… avec commentaires.

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