L’opérateur italien Wind sous pavillon égyptien

L’italien Enel semble avoir opté pour l’offre du fonds dirigé par l’homme d’affaires Naguid Sawiris qui valorise l’opérateur à 12,2 milliards d’euros

Le très long feuilleton de la cession de Wind semble se terminer. Sa maison mère, le groupe d’énergie italien Enel devrait entrer en négociation exclusive avec Weather Investments, un fonds d’investissement égyptien pour la cession de l’opérateur téléphonique.

Weather Investments, dirigé par l’homme d’affaires Naguid Sawiris a ajouté 300 millions d’euros supplémentaire à son offre initiale, la portant à 12,2 milliards d’euros, dont 7,4 milliards de reprise de dette. En mars, Enel avait reçu deux offres provisoires pour sa filiale, l’une de Weather, l’autre du fonds américain de capital-risque Blackstone. Ce dernier semble avoir été définitivement écarté avec une dernière offre à 11,9 milliards d’euros. Pour Enel, la solution égyptienne présenterait un plan industriel plus séduisant notamment en opérant une fusion avec Orascom, l’opérateur téléphonique contrôlé par Weather Investments (10 millions d’abonnés dans 21 pays). Selon la presse italienne, les négociations devraient aboutir à un accord le 12 mai prochain. Pour autant, Enel tient à se ménager une issue de secours. Le groupe souligne encore une fois que si aucune offre lui paraît suffisante, elle s’orientera plutôt vers une introduction en bourse de sa filiale. Wind, lourdement endetté, est le troisième opérateur italien de téléphonie mobile mais peine dans la téléphonie fixe face à l’hégémonie de Telecom Italia. Son endettement s’élevait à 6,6 milliards d’euros à la fin septembre. Le groupe a réalisé en 2003 un chiffre d’affaires de 4,383 milliards d’euros, en hausse de 11,8% sur 2002 et a subi une perte nette de 588 millions en 2003, réduite par rapport aux 900 millions perdus en 2002. La société prévoit d’atteindre un résultat net positif pour 2005. France Télécom aurait aussi été intéréssé

Entre la fin 2004 et le début 2005, des rumeurs concernant l’éventuel intérêt de l’opérateur français sur son concurrent italien se sont multipliées. Il faut dire que les deux opérateurs ont une histoire commune.

On se souvient que France Télécom, pressé de reconstruire sa trésorerie, avait cédé ses parts dans Wind (26%) il y a deux ans, à Enel. Le montant de la vente s’était élevé à 1,5 milliard d’euros. Enel et France Télécom s’étaient alliés il y a six ans pour lancer Wind, le deuxième opérateur télécoms italien. Ce dernier est devenu le numéro trois des mobiles en Italie (8,1 millions d’abonnés) et le numéro deux de la téléphonie fixe.