L’opposition russe victime de hackers du Kremlin ?

La présidence de Vladimir Poutine réserve décidément bien des surprises?à
ceux qui la conteste

L’opposition russe prétend être la cible de hackers. La nouvelle n’aurait rien de surprenant en temps normal. Mais dans le cas présent, l’opposition affirme que les pirates opèrent sous les ordres directs du Kremlin, d’après une information Associated Press. Selon les opposants politiques, les assauts effectués par les hackers seraient similaires à ceux enregistrés par l’Estonie lors de la controverse engendrée par le mémorial russe dans l’état balte.

La mouvance contestataire, principalement les démocrates et les ultranationalistes, ne dispose d’aucune preuve tangible propre à incriminer le Kremlin. En revanche, elle sait parfaitement que la proximité des élections parlementaires et présidentielles rend tout à fait plausible l’implication du pouvoir russe.

Les pirates se serviraient d’un très grand nombre d’ordinateurs reliés en réseau, et ce à l’insu des propriétaires (PC zombies). A partir de ces derniers, ils lanceraient des attaques pour paralyser voire ‘faire tomber’ le sites trop critiques à l’égard de la présidence russe. Les spams et les DDos (Distributed Denial of Service) sont monnaie courante dans cette ?cyber-guerre’. Les attaques DDos consistent à envoyer une masse très élevée de requêtes vers un même serveur. La machine, incapable de gérer l’afflux d’informations, finit par ?tomber’.

La web radio de tendance libérale Ekho Moskvy, a subi le même sort. Le site s’est effondré un jour de mai, en début de soirée. Des critiques à l’égard de la politique de Moscou avaient été diffusées l’après-midi.

Les autorités estoniennes, précédentes victimes de ce type d’attaque affirment avoir remonté la piste jusqu’aux expéditeurs : des adresses IP du Kremlin. De son côté, la présidence russe continue de démentir toutes les allégations. Et de clamer son innocence.

Au grand dam des démocrates russes, le web demeure le dernier espace de liberté non contrôlé par le Kremlin. Gary Kasparov, ancien champion du monde d’ échec interrogé par Associated Press faisait ce triste constat, « Youtube est le seul moyen de communiquer pour l’opposition russe « .

Les élections approchantes ne risquent pas de faire retomber la pression sur les sites des opposants.

Selon Oleg Panfilov, du Centre pour le Journalisme en situation extrême, « une énorme guerre d’information attend la Russie« .