Lyon et Bill Gates, Microsoft, signent des « projets innovants » -hors Linux?…

Bill Gates, en personne, était à Paris ce 1er février pour signer avec la
Ville de Lyon, un accord de partenariat. Et pourtant la capitale des Gaules ne
menaçait pas de virer à Linux… Et le maire n’est pas déclaré présidentiable.
Alors?

La métropole du ‘Grand Lyon’, dont Gérard Collomb est président, étant sénateur maire de Lyon, tenait à rappeler qu’elle n’est pas seulement ‘capitale des Gaules‘ mais également capitale des jeux vidéo -siège notamment d’Infogrames/Atari, ELectronic Arts.

Ceci explique pour une large part cet accord de partenariat très médiatisé, puisqu’il a valu le déplacement de Bill Gates en personne, ce 1er février, à l’hôtel Concorde Lafayette à Paris.

Non, rien à voir avec la mairie de Paris, ou avec une menace ou chantage visant à équiper toute la métropole en postes de travail Linux…

Lyon revendique un secteur numérique qui compterait aujourd’hui près de 30.000 emplois. Un ‘Programme Lyonnais pour la Société de l’Information‘ (PLSI) avait été lancé en 2001.

« Ce partenariat s’appuie sur le dynamisme et la diversité du territoire lyonnais dans le numérique et sur la volonté de Microsoft de soutenir des projets innovants. C’est une reconnaissance pour ce secteur qui représente l’avenir », a calmement déclaré Gérard Collomb, sénateur-Maire de Lyon et président du Grand Lyon – un peu impressionné lui aussi par la débauche de photographes qui, à Paris, a assailli les salons du Concorde Lafayette….

Gérard Collomb, surpris par tant d’abattage médiatique, et Bill Gates, plutôt amusé… [Photos: Silicon.fr / Agence Presse Mag.]

Pressés de questions, les deux partenaires ont tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’un contrat à coup de subventions sonnantes et trébuchantes. Au contraire, Bill Gates a parlé de mise à dispositions de personnes et de ressources intellectuelles et matérielles. Donc, pas de montant, pas possible d’insinuer que l’un achète l’autre…

Donc, pas non plus question de programme Windows Vista , anti-Linux ou pas… Certes, le concours des développeurs de jeux vidéo récompensera un jeu fonctionnant sur la xBox. Un minimum…

Un accord en 3 volets Concrètement, cet accord entre le GrandLyon et Microsoft s’articule autour de 3 axes : 1/ Contribution à l’économie numérique: Lyon et Microsoft vont collaborer pour apporter une « forte dynamique à la filière numérique lyonnaise par le biais de deux grandes initiatives » permettant de : -stimuler le développement de l’industrie lyonnaise des jeux vidéo. Microsoft France propose aux développeurs de Lyon, reconnue comme zone pionnière dans le secteur des jeux vidéo, un accès privilégié à ses plates-formes de développement. La filiale France va également lancer à partir de ce 1er trimestre 2007 un concours de développement d’un jeu vidéo, épreuve réservée aux développeurs de jeux vidéo de la région lyonnaise. Le lauréat verra son jeu mis à disposition sur le catalogue de la console Xbox de Microsoft (Xbox Live Market Place), et son projet sera promu auprès des équipes en charge du programme Xbox Live Arcade aux Etats-Unis. En octobre 2005, Microsoft France avait déjà lancé, avec le ministère de l’Industrie, un programme de soutien à l’industrie du logiciel et aux  » start-ups » françaises afin de contribuer au dynamisme de l’économie française dans la mondialisation. Dans la continuité, cette initiative dénommée IDEES (Initiative pour le Développement Economique des Editeurs et des ‘startups’) sera dupliquée à Lyon. Les « jeunes pousses » lyonnaises les plus prometteuses et recommandées par les acteurs régionaux de l’innovation (incubateurs, fonds régionaux) seront mises dans la boucle.Ces « jeunes pousses » ou « start-ups » bénéficieront: – d’une assistance technologique de Microsoft, d’un support commercial et marketing et d’un soutien à l’internationalisation (45 ‘start-ups’ sont parrainées, et 350 autres sont candidates).2/ Développement d’Internet au service des citoyens: Microsoft va accompagner plusieurs « grandes initiatives » visant à: – faire avancer l’accessibilité numérique, avec, par exemple, le programme «Clique sur ta ville », qui sera déployé à Lyon dans les espaces multimédia des bibliothèques municipales, auprès des plus démunis (recherche d’emploi, soutien scolaire, exercice de leur droit, recherche de logement?) – protéger les enfants face à l’émergence des nouveaux médias: Lyon et Microsoft France organisent les 23 et 24 mars 2007 au Palais Saint-Pierre de Lyon une conférence sur ce sujet du contrôle parental, cher au marketing de Microsoft. – accompagner le développement d’une e-administration au service du public: gestion de la relation avec les usagers par l’introduction d’un système d’information interopérable. Microsoft France propose d’explorer également les questions de la mobilité des agents municipaux, des élus et de leurs interactions avec les citoyens.- bâtir l’école de demain: Microsoft a lancé au niveau mondial un projet baptisé «école de l’innovation» fondé sur l’innovation pédagogique et l’utilisation des technologies de l’information, projet démmarré en 2006 à Philadelphie aux Etats-Unis et ciblant une dizaine de villes. Lyon, avec une autre ville (non citée…), va participer au Comité de pilotage Français des Ecoles de l’innovation. en lien avec le ministère de l’Education Nationale 3/ Coopération internationale Plusieurs axes de travail ont été tracés: – contribuer à la réduction de la fracture numérique mondiale: suite au « Sommet sur la société de l’information » organisé à Lyon, en 2003, le Grand Lyon a participé à la création du Fonds mondial de Solidarité numérique et de l’Agence Mondiale de Solidarité Numérique. Six pays d’Afrique de l’Ouest sont concernés. Ici, la contribution de Microsoft n’apparaît pas en tant que telle: ce serait en fait celle de la Fondation créée par Bill Gates et son épouse. « Je suis l’un des plus grands contributeurs, à travers la fondation, aux pays émergents » a glissé Bill Gates, à titre privé, en somme.- collaborer avec les villes européennes au programme de développement numérique, initié par l’association « Eurocités », présidée par le maire de Lyon. Celle-ci regroupe 134 villes européennes. Un club d’entreprises partenaires a été mis en place: il a sollicité Microsoft pour rejoindre un groupe de sociétés privées. Il y est question d’accès à « différentes facilités auprès de ce réseau« .