Malgré ses pertes, Yahoo n’est (toujours) pas à vendre

Carol Bartz, nouvelle patronne du groupe a pris les commandes d’un groupe, toujours confronté à de lourdes pertes trimestrielles

Yahoo reste sur la pente raide. Pour son quatrième trimestre le moteur de recherche enregistre des pertes de plusieurs centaines de millions de dollars.

Carol Bartz, nouveau p-dg de Yahoo, ne connaîtra pas d’état de grâce. La dirigeante, en poste depuis quelques jours, est déjà sous pression.

Le géant américain enregistre une perte de 303 millions de dollars au cours du trimestre, soit une perte de 22 centimes par action. L’année dernière à la même période, Yahoo engrangeait la coquette somme de 206 millions de dollars.

Cependant, en excluant l’amortissement accéléré d’écarts d’acquisition pour 488 millions de dollars et des frais de restructuration pour 108 millions, Yahoo! a enregistré un bénéfice de 238 millions, selon un communiqué publié mardi.

Yahoo affiche un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars en baisse de 1% par rapport à 2007. Le portail sauve les meubles, les analystes pessimistes s’attendaient à des résultats bien plus négatifs. D’autant plus les licenciements, au nombre de 1.500, les fermetures de bureaux et le ralentissement de son activité en Europe, ont poussé le portail à provisionner 600 millions de dollars.

Sur toute l’année 2008, Yahoo a enregistré un gain de 424 millions de dollars en baisse de 35,7% sur un an et un chiffre d’affaires total de 7,2 milliards de dollars, contre 7 milliards en 2007.

La période post-Jerry Yang débute dans un contexte plutôt morose. Carol Bartz sait que l’entreprise risque d’être chahutée dans les prochaines semaines. Selon les estimations de Yahoo, le chiffre d’affaires devrait connaître une baisse comprise entre 5 et 16% dans les prochaines semaines.

Yahoo, comme d’autres grandes entreprises, doit faire face à l’attentisme des annonceurs, peu enclins à investir dans des campagnes publicitaires. « Nous sommes très prudents pour le reste de l’année » confirme Blake Jorgensen, chef du service financier chez Yahoo.

La question du rachat de Yahoo ressurgit logiquement dans ce lourd climat d’incertitude. Interrogée sue ce point, Carol Bartz n’a pas souhaité se prononcer. Pour autant, la question d’une vente partielle du portail, notamment à Microsoft, n’a pas été écartée, ni évoquée d’ailleurs.

Bartz a indiqué que Yahoo « ne méritait pas que tout le monde essaie de le démembrer« . « Tout est sur la table« , a-t-elle cependant indiqué.

Avec plus de 63% de part de marché dans la recherche, Google poursuit sa domination sans partage, bien loin devant Yahoo (20,5%) et Microsoft (8,3%).