Marché des disques durs : l’apogée après la descente aux enfers ?

Le purgatoire en 2011, l’ascension en 2012 ? Les analystes prêtent au marché des disques durs un regain de forme à compter du semestre prochain, malgré cette progression sans précédent des SSD.

Au sortir d’un exercice 2011 aux airs de purgatoire, les disques durs mécaniques ont réchappé en charpie aux inondations en Thaïlande et aux interruptions de production qui se sont ensuivies. IDC leur prête pourtant un regain de forme subit à compter de l’été.

Entériné en décembre dernier, le rachat par Seagate de l’activité disques dur de Samsung a eu l’effet d’un détonateur. À cet égard, l’analyste John Rydning évoque un nouveau départ ponctué, sur l’année 2012, d’une croissance en volume de 7,7 % (-4,5 % en 2011). L’intéressé mentionne néanmoins une échelle tarifaire qui ne retrouverait pas son niveau d’antan, alors que les prix ont sensiblement augmenté lorsque la demande surpassait l’offre.

Et d’ajouter, dans cette même logique : « Une telle remise à plat est bienvenue. Elle va permettre d’orchestrer une baisse progressive des tarifs actuels pour rendre la marchandise accessible au consommateur tout en rétribuant suffisamment les fabricants, afin qu’ils puissent poursuivre le développement de leurs technologies respectives. »

Hormis le défi de la capacité de stockage (Seagate et ses disques de 60 To à l’horizon 2020), les problématiques sous-jacentes induisent la maximisation des performances (Hitachi s’attache tout particulièrement à généraliser ce seuil des 10 000 rotations par minute), la fiabilité, la consommation énergétique et la sécurisation des données.

Tout bénef’ pour le SSD

Fort d’une remarquable progression sur la fin 2011, avec un pic à +66 % en volume expédié lors du troisième trimestre, le SSD s’est fait une place en milieu professionnel. Meilleur marché que son homologue SLC, la mémoire flash MLC (Multi-Level Cell) a contribué à la bonne forme d’un marché à 522 millions de dollars, contre 247,8 millions en 2010. Le segment grand public suit la tendance, à 716 millions de dollars sur la même période.

Si la domination des disques durs mécaniques dans les plates-formes traditionnelles (ordinateurs de type desktop et laptop) ne devrait souffrir d’aucune contestation dans un avenir proche, la demande de dispositifs externes (USB, Thunderbolt) et d’équipements pour datacenters peinera à compenser l’incursion progressive des SSD. Notamment dans les notebooks, mais aussi, plus globalement, au sein des terminaux mobiles, lesquels imposent une nouvelle conception du stockage, centralisé sur un un périphérique d’archivage traditionnel et mis à la disposition d’une galaxie de devices connectées, à base de mémoire flash.

Reste que les SSD doivent encore séduire. Notamment en entreprise où les spécialistes précisent que, malgré une compatibilité physique avec les disques durs mécaniques, le passage au SSD est plus complexe, nécessitant que le système informatique soit repensé pour en tirer la quintessence. Le prix reste également trop élevé pour une adoption massive malgré des initiatives comme celle d’Intel et Micro qui ont dévoilé des puces économiques de 16 Go, gravées en 20 nm. Qui gagnera la bataille entre SSD et disque dur classique ? Répondre à ce dilemme par l’hybride relève-t-il d’une quelconque aberration ou cette éventualité s’impose-t-elle comme une évidence, tout du moins dans un premier temps ?