Avis d’expert – pourquoi le stockage sur bande a encore de l’avenir

Malgré le sort funeste qu’on lui réserve souvent, la bande est loin d’avoir dit son dernier mot. Pour Mark O’Malley, responsable du marketing stratégique de Quantum, elle réussit à conserver sa place au côté des autres solutions de stockage. Et voit même son rôle grandir de faut de l’importance de la donnée dans un grand nombre de secteurs d’activité.

Contrairement aux idées reçues, la technologie de stockage sur bande joue un rôle central et de plus en plus en important dans de nombreux secteurs d’activité, notamment les médias, l’éducation et la santé, à l’heure où les entreprises sont à la recherche de solutions de stockage et de rétention des données à plus long terme. L’avenir de la bande et les idées reçues à son sujet continuent néanmoins de faire débat.

Une idée reçue qui prend de l’ampleur

L’émergence des workflows sans bande n’a pas été sans conséquence dans de nombreux secteurs d’activité et continue d’ailleurs à faire du bruit. Elle a suscité de nombreuses discussions concernant la transformation des infrastructures existantes afin qu’elles suivent la tendance consistant à se débarrasser de la bande.

La raison de cette migration est en fait très simple. La volonté des entreprises de réduire le délai d’accès aux données et le temps nécessaire à la restauration et à la reprise s’est accompagnée d’un besoin de plus en plus pressant d’adopter un environnement sans bande, cette nouvelle approche permettant d’accéder rapidement et simplement aux volumes croissants de données générées au quotidien. C’est ainsi que la sauvegarde sur disque, et plus récemment dans le Cloud, ont commencé à s’imposer sur un marché jusqu’ici dominé par la bande.

Les jours de la bande sont-ils pour autant comptés ? Il est vrai qu’au cours des deux dernières années, la demande pour des solutions sur bande en tant que stockage near-line a enregistré une certaine baisse, mais si la bande n’avait plus d’avenir, pourquoi continuerions-nous, tout comme nos concurrents, à développer cette technologie ? Parce que la bande constitue toujours une solution d’archivage fiable, et comme les besoins en stockage et en archivage de données ne cessent d’augmenter, la bande a encore de beaux jours devant elle.

Une technologie à l’épreuve du temps

Même si le disque et le Cloud ont dépassé la bande dans des domaines comme la sauvegarde, celle-ci reste de loin la technologie la plus économique pour la rétention des données à long terme. Le disque est certes devenu la solution privilégiée pour la sauvegarde initiale, mais la plupart des entreprises reconnaissent qu’il ne s’agit pas d’une approche stratégique à plus long terme. Le stockage objets est un nouveau niveau de plus en plus utilisé pour l’archivage des données actives, mais après un certain temps, la logique conduit à la migration de ces sauvegardes vers la bande.

Quantum Mark O'Malley
Mark O’Malley, responsable du marketing stratégique de Quantum

Ce modèle de stockage à plusieurs niveaux « disque vers disque vers bandes » fait office de meilleure pratique en matière de sauvegarde, et les avantages de la bande sont encore plus nombreux pour l’archivage à long terme. Par exemple, le stockage sur bande de 5 Po de données d’archives pour une durée de 10 ans permet de réaliser des économies de plus de 80 % par rapport au disque. En règle générale, les dépenses d’alimentation et de refroidissement des systèmes de sauvegarde sur disque dépassent déjà à elles seules le coût total des archives sur bande.

De plus, dans les secteurs où c’est le contenu qui prime et où tout est conçu en fonction du consommateur, la bande occupe une place de premier choix. L’industrie des médias n’est qu’un exemple de ce phénomène, et les diffuseurs ainsi que les sociétés de production et de post-production ne peuvent pas s’en passer. Les caméras HD génèrent un volume croissant de contenu et de données, et l’on cherche de plus en plus à monétiser ces données par tous les moyens. Il n’est donc plus viable de tout conserver sur disque pour des raisons de coût.

La bande pour tous les métiers

Prenez par exemple l’opérateur de télévision payante polonais nc+. Il dispose actuellement de 200 To d’espace pour l’archivage sur disque, mais possède également 1,5 Po de contenu archivé, un volume qui devrait augmenter d’un pétaoctet supplémentaire au cours de l’année à venir. L’opérateur a donc opté pour une librairie, spécialement conçue pour les environnements Big Data. Trouver la solution de stockage adaptée à ce contenu est devenu l’une des priorités majeures du groupe.

Mais l’industrie des médias n’est pas la seule concernée. Examinons brièvement les modes d’utilisation de la bande dans d’autres secteurs d’activité. Dans les domaines du renseignement, du pétrole et du gaz et des sciences de la vie, la bande est un support incontournable pour le stockage et la protection des volumes de données générées. Les chercheurs travaillant sur le séquençage génomique doivent rapidement déplacer les données du disque afin de toujours disposer d’un espace suffisant pour de nouvelles données. Il est cependant essentiel d’avoir accès aux données brutes pour éventuellement retravailler sur les résultats initiaux ou procéder à une deuxième analyse. Celles-ci doivent donc être à disposition des chercheurs qui souhaitent les récupérer quelques mois, voire quelques années plus tard. Ce scénario s’applique à de nombreux secteurs d’activité. Les données sont capturées, et mises à disposition pour un accès immédiat et rapide pendant la première partie de leur cycle de vie. Elles sont ensuite stockées pour pouvoir être réutilisées ultérieurement. Nombreux sont les utilisateurs pour qui les données sont très précieuses et difficiles (voire impossibles) à recréer.


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