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Martin Bouygues: « Drahi et Niel bras dessus, bras dessous »

« Une entreprise, ce n’est pas une marchandise comme une autre. Tout n’est pas à vendre. » Au micro de RTL, Martin Bouygues a justifié son refus de céder Bouygues Telecom à Altice maison mère de Numericable-SFR. « Les autorités de concurrence surveillent le marché télécoms français. En cas de concentration avec le passage de quatre à trois opérateurs, elles auraient leur mot à dire en imposant des remèdes, a ajouté le dirigeant. Comment monter un financement sérieux tout en assumant tous les remèdes ?», rapporte ITespresso.fr.

Absence de clause d’indemnités

Une manière de dire que le montage financier apporté par Patrick Drahi n’intégrait pas de clause d’indemnités en cas d’échec de l’opération. Or, dans le cas d’une telle fusion, les projets et plans de développement sont plus ou moins mis à l’arrêt provoquant un manque à gagner non négligeable et, surtout, imputable à la poursuite de l’activité si l’entreprise cible conserve son « indépendance ». Des indemnités qui, face aux enjeux du secteur, se chiffreraient probablement à plusieurs centaines de millions d’euros. Un risque que n’a visiblement pas souhaité engager le patron d’Altice.

Martin Bouygues s’est également dit « étonné de voir que Mr Drahi et Mr Niel se sont mis bras dessus bras dessous dans cette affaire ». Il évoque les négociations entreprises par les patrons respectifs d’Altice et Iliad sur le partage des actifs doublonnant que Numericable-SFR auraient pu revendre à Free (infrastructure mobile, boutiques et fréquences). Autant d’actifs qui auraient permis à Iliad d’étoffer son réseau, sa visibilité commerciale et facilité le respect des obligations de couverture pour un tarif évalué à 2 milliards. Autant d’argent que Patrick Drahi aurait soustrait à la somme versée à Bouygues.

50 000 emplois détruits

Le PDG du groupe de BTP a profité de son temps de parole pour revenir, une fois de plus, sur la question de la régulation qui a plongé le secteur dans une grave crise et obligé à Bouygues Telecom à un « travail colossal de restructuration » depuis 4 ans. « L’arrivée de Free [Mobile] n’est pas la cause en soi mais ce sont des problèmes de régulation qui ont créé ce grave désordre avec 50 000 emplois détruits. » Pour autant, « quatre opérateurs sur le marché français, ce n’est pas de trop si la régulation est équitable ».

A défaut d’avoir été équitable, le marché semble aujourd’hui stable. Ce qui permet à la filiale télécoms de repartir sur une bonne dynamique de conquête client à la fois dans le mobile et le fixe. « On a les coûts les plus bas du marché mobile et on dispose du 2e réseau de France notamment avec des offres 4G qui rencontrent un immense succès. » Bouygues Telecom serait également « l’opérateur qui a la plus grosse consommation data 4G en Europe en raison de la qualité de nos offres et nos promotions ». Au risque de refaire de Bouygues Telecom une proie de choix en cas d’échec de cette stratégie.


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Photo : capture vidéo RTL

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