M.Calmejane, Colt France : « Spécialistes du service et opérateurs vont se rapprocher »

Le nouveau directeur général France de l’opérateur britannique résume ses défis et sa vision du marché des télécoms pro

Nouvelle organisation, nouvelle direction, Colt affiche un profil tout neuf en ce début d’année. Dans un marché des télécoms pour entreprises de plus en plus concurrentiel, chacun tente de sortir du lot. Le groupe britannique y parviendra-t-il, lui qui a, longtemps, eu du mal à exister médiatiquement face France Télécom, Neuf ou encore Completel ? Michel Calmejane, nouveau directeur général de Colt France, est optimiste.

En 2004 vous entrez chez Colt pour le quitter deux ans plus tard au profit de BT. Vous voilà aujourd’hui de retour au bercail. Pourquoi ?

« BT et Colt sont des cousins germains, leurs relations sont étroites. Je suis entré chez BT car on me proposait un challenge passionnant de croissance externe avec l’acquisition de Net2S. Ensuite, Colt m’a recontacté pour accompagner le nouveau business model de l’opérateur en tant que directeur général France. Encore un challenge intéressant. J’ai donc dit oui et suis parti en très bons termes de chez BT. »

Pourquoi cette nouvelle organisation en trois divisions commerciales (grands comptes, PME et marché de gros -‘wholesale’) chez Colt ?

« Chaque segment exige un adressage spécifique. On ne parle pas à une grande banque comme à une PME. Finalement, nous avons mis une place une structure classique par activité qui nous permet d’assurer notre promesse: fournir de la haute couture télécoms. On a la volonté de remettre le pendule au milieu mais cela demande beaucoup d’agilité. »

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Sur quels points allez vous insister afin de vous démarquer ?

« Nous voulons aller vers le service managé haut de gamme pour les entreprises; dans le même temps, nous allons élargir le programme Global Rich Hosting qui offre un meilleur accompagnement de nos clients, c’est une clé essentielle pour convaincre les entreprises. Même chose pour le Proximity Network Services qui permet de diminuer par 3 le temps de latence ce qui permet de générer des gains énormes pour des banques par exemple. »

Et technologiquement ?

« Je tiens énormément au développement du NGN (réseau de nouvelle génération). [Il y a quelques mois, Colt annonçait 100 millions d’euros d’investissements dans les prochaines années dans ce réseau, NDLR]. Nous allons continuer à mettre l’accent sur la technologie EFM (Ethernet on the first mile). Notre changement de business model ne remet absolument pas en cause nos investissements technologiques. »

Et concernant l’extension de votre réseau dégroupé et fibre ? Allez-vous poursuivre vos déploiements ciblés ?

« Nous n’avons pas vocation à couvrir tout le territoire, nous réfléchissons d’abord en bande passante, pas en kilomètres. Quatre ou cinq villes supplémentaires devraient être « fibrées » cette année » [Colt dispose de près de 6.000 km de fibre en France et de 20.000 km en Europe, NDLR].

NGN, EFM, fibre… exigent des investissements importants. Le contexte économique et financier n’incite-t-il pas à la prudence ?

« A priori, nous allons continuer à investir et nos plans n’ont pas été modifiés ».

Allez-vous réaliser des opérations de croissance externe ? Comment observez-vous la consolidation du marché ?

« Il n’y a pas d’opérations de croissance externe à l’ordre du jour, même si nous restons en veille concurrentielle. Concernant le marché, il me tarde de voir la stratégie de SFR et de Neuf Cegetel et celle de Completel avec Numericable. Je pense qu’il va avoir une pause dans les rapprochements. J’en profite pour préciser une fois de plus que Colt n’a pas vocation a être racheté. L’actionnariat du groupe permet la stabilité.

Ensuite, je pense personnellement que les rapprochements se feront entre spécialistes du service comme IBM et Atos et opérateurs télécoms. La convergence est à l’ordre du jour et il faudra bien trouver un modus operendi, notamment pour les entreprises qui sont en quête de guichet unique. »