Mécontentement électronique: si, si, il y a un mail…

De la virtualité de certains mouvements de foule… Comment peut-on oser des actes quasi terroristes sur des messageries?

J’habite à 20 mètres du Boulevard reliant Bastille à République, c’est dire si je vois de ces manifestations et autres défilés. Toutes les causes, toutes les communautés, toutes les banderoles passent sous mes fenêtres. Les slogans, les chants, les musiques, les cris et ….cette odeur de merguez synonyme de manifestation, encadrée par des syndicats nourrissant leurs adhérents, a toujours un côté poignant. Il est vrai que, de ma fenêtre, je peux sans trop me tromper donner une évaluation assez précise du nombre de manifestants, avant même que les organisateurs ou le ministère de l’Intérieur n’annoncent leurs chiffres. Mais quelle n’est pas ma stupeur d’apprendre que certains manifestent leur mécontentement via mail, en bloquant les messageries de certains syndicats. Plusieurs choses me surprennent dans cette nouvelle. Le secrétaire général d’un syndicat bruyant, outre le fait qu’il roule dans une 607 gris métallisé avec chauffeur et qu’il n’acquitte pas forcément toutes les charges patronales de ses employés, dispose donc d’une messagerie électronique !

Plusieurs réflexions A force de parler de e-transformation, de e-business et de e-administration… même les plus rétrogrades se sentent obligés de s’y mettre. De là à mettre l’adresse Internet de leur site sur les banderoles et autocollants, il y a encore du temps… mais ça bouge. Il est vrai que le courrier traditionnel, grève des postiers oblige, était moins risqué pour les boîtes aux lettres des syndicats. Je comprend les craintes de changement de ce syndicat qui, victime de ‘spam’, aura de bonnes raison de résister à l’avancée de la e-administration… Dans tous les cas, je souhaite que l’on mette en place un site Internet où l’on puisse suivre les manifestations virtuelles. Pour ce qui est de l’odeur de merguez, là je crois que je vais devoir oublier…