Mega contrat pour Equant

La filiale de France Télécom a signé avec STMicroelectronics un accord d’outsourcing d’une valeur de plus de 100 millions d’euros

C’est un véritable ballon d’oxygène pour Equant, le spécialiste des télécoms pour les grandes entreprises. Le groupe, qui traverse des difficultés et qui a été ré-intégré par sa maison mère France Télécom annonce la signature d’un important contrat avec le fondeur franco-italien STMicroelectronics.

Ce contrat d’outsourcing complet, pluriannuel, d’une valeur de plus de 100 millions de dollars porte sur les services de communication de données, de voix fixes et mobiles, ainsi que sur des prestations de gestion, pour plus de 100 sites répartis dans 34 pays. Equant fournira à STMicroelectronics un ensemble complet de services de communication, comprenant des services de données sur réseau IP VPN, des services de voix fixes et mobiles (Téléphonie sur IP et Voix sur IP), ainsi que des prestations de gestion. Equant a déjà déployé, 40 sites en Voix sur IP dans 22 pays pour STMicroelectronics. Ce contrat inclut également le transfert de plusieurs centaines de contrats tiers à Equant. « En 2003, STMicroelectronics a migré vers une solution Equant IP VPN sur-mesure afin d’optimiser ses coûts, tout en bénéficiant de capacités voix/données/images de pointe », a expliqué Otto Kosgalwies, Vice-président des Infrastructures et Services de ST Microelectronics. « Cette année, nous avons cherché à accroître davantage notre efficacité en externalisant l’intégralité de notre infrastructure de communication. Nous voulions réduire notre coût total de propriété de 15 à 20% et pouvoir nous concentrer sur notre métier de base ». Fin mai, les actionnaires d’Equant ont accepté la cession des actifs et des passifs de leur entreprise à France Télécom. Comme prévu, l’opération évaluée à 1,26 milliard d’euros coûtera in fine 578 millions d’euros à France Télécom. Dans un court communiqué, l’opérateur historique français explique que cette absorption provoquera la liquidation d’Equant N.V.  » La cession des actifs et des passifs d’Equant N.V. , s’accompagne de la liquidation d’Equant N.V. » Evidemment, Equant poursuivra ses activités, désormais totalement détenues par France Télécom. Le groupe entend désormais avoir les mains libres pour remettre à flot ce spécialiste des services pour les entreprises qui accumule les difficultés depuis de nombreux trimestres. Equant reste sur des pertes de 356 millions de dollars en 2003 et 589 millions en 2002. En 2004, la perte a été de 274 millions de dollars ou 0,94 dollars par action. L’année 2005 sera « très difficile » et conduira à une « très forte dépréciation d’actifs« , explique-t-on chez Equant… Fin 2004, les commissaires aux comptes s’inquiétaient de la pérennité de l’entreprise sans ligne de crédit supplémentaire. En janvier 2005, France Télécom a mis la main à la poche en accordant une ligne de crédit de 200 millions d’euros permettant une relative visibilité jusqu’en 2006. France Télécom prévoit donc un lourd plan de restructuration évalué à 331 millions de dollars, passant par la réduction des investissements et le recours à l’outsourcing. Les premières mesures sont d’ailleurs en place. Equant va supprimer 1.744 postes, soit près d’un cinquième de son effectif total de 9.313 salariés (à fin 2004) et va opter pour les délocalisations afin de réaliser des économies. Selon le syndicat CFDT, 1.500 postes seront créés en Inde, au Brésil et en Egypte. Rien qu’en Inde, ces délocalisations pourraient permettre à Equant d’économiser 20 millions de dollars en année pleine. 785 emplois seront supprimés en Europe, 358 en France, le reste aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie. En France, l’opérateur historique s’est néanmoins engagé à reclasser dans le groupe le personnel concerné. En 2003, Equant comptait encore 13.300 employés.