Météo France inaugure son supercalculateur Nec

Il n’est pas fréquent d’assister à la mise en place d’une telle
infrastructure. L’installation de la précédente machine, le VPP 5000 de Fujistu
remonte à l’an 2000

Toulouse, Météopole. Météo France va accroître sa capacité de calcul. La nouvelle machine du nippon Nec, installée dans le SX8R a déjà été baptisée par les employés de Météo France, très fiers de leur bébé. Son petit nom : Sumo…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet engin tout droit débarqué de l’empire du soleil levant porte bien son sobriquet. Cinq fois plus puissant que son prédécesseur, ce bijou technologique va permettre à Météo France de se doter, dès 2008, d’un nouveau modèle de prévision et également de mener de nouvelles recherches par exemple sur des phénomènes comme le réchauffement climatique ou bien encore sur la formation des orages et du brouillard.

Cette évolution du système de calcul de Météo France était inscrite dans le contrat d’objectifs 2005- 2008 signé avec l’État. Rappelons que Météo France est un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministre chargé des transports. Le groupe emploie actuellement près de 3700 salariés. A structure constante son budget s’est élevé à 283,6 millions d’euros en 2005. 55% provenant de subventions de l’État, 26,5% des redevances aéronautiques et pour 18,5% des ses recettes commerciales et diverses.

Mais revenons à nos moutons. Dés aujourd’hui, le gain de performances par rapport à l’ancien supercalculateur est de l’ordre de 5 et sera porté à 21 en 2009. Le loyer annuel de la machine est de 3,8 millions d’euros pendant cinq à sept ans. À cela, s’ajoutent des frais d’infrastructure qui n’ont malheureusement pas été communiqués.

Le NEC SX8R était « indispensable » à l’exploitation, dès l’horizon 2008, du nouveau modèle de prévision AROME qui devrait permettre d’établir des prévisions plus fines et détaillées, mais aussi de mieux comprendre les phénomènes météorologiques dangereux.

Tout le monde se souvient des épisodes dramatiques comme la terrible tempête de 1999, la canicule de 2003 et ses milliers de victimes ou bien encore les inondations à répétition dans le Gard.

Enfin, le fleuron de Météo France et ses ingénieurs seront, à l’instar du simulateur terrestre de Yokohama au Japon, Earth Simulator), à même de procéder à des simulations informatiques qui seront opérationnels à l’Horizon 2012.

Lors de son discours d’inauguration, Pierre Étienne Bisch le p-dg de Météo France a déclaré « l’événement qui nous réunit aujourd’hui est extrêmement important dans le vie de Météo France biens sûr, mais aussi pour celle de ses usagers. Je souhaite souligner les deux axes majeurs de la stratégie de notre groupe. Notre premier axe consiste à mettre nos usagers au centre de nos préoccupations. Pour cela nous devons développer notre réseau d’observations, essentiel pour fournir aux modèles de prévision numérique des données d’entrée. Pour cela toutes les composante du réseau d’observations ont été améliorées. Par exemple le programme Radome qui a permis d’installer plus de 550 stations (ndlr : au sol) sur la métropole et notre réseau de pluviomètre est en cours de renforcement. »

« Deuxième axe de notre stratégie, contribuer au maintien de notre excellence technique avec en particulier la question de la recherche. Une section importante au sein de Météo France qui y consacre plus de 10% de ses ressources. Nous jouons un rôle important sur la problématique du réchauffement climatique, sur son analyse et sur la préparation à ses conséquences. Tous ces travaux nécessitent des capacités de calcul importantes et l’arrivée de ce nouveau supercalculateur nous permet d’ouvrir de nouveaux horizons et de maintenir l’excellence de notre recherche et de nos outils qui sont reconnus au niveau international. »