Michel Calmejane (Colt) : « Notre métier est de prendre la donnée et de la transporter »

À l’occasion de la visite du nouveau datacenter modulaire de Colt aux Ulis, Michel Calmejane, directeur général de Colt France, revient sur sa vision du datacenter et du marché.

Directeur général de Colt pour la France, Michel Calmejane est un fin connaisseur du monde des datacenters. Le positionnement de l’opérateur britannique sur le haut de gamme des datacenters, que nous pourrions qualifier de sécurisé à critique, lui permet d’afficher un point de vue parfois tranché, mais toujours justifié, sur ce marché.

Silicon.fr – L’actualité du datacenter est actuellement plutôt riche. Pourquoi ?

Michel Calmejane – Le datacenter cible principalement trois tendances : la réorganisation du système d’information ; le parc existant qui est vieillissant et qui doit répondre aux normes européennes ; et l’optimisation des infrastructures avec la consolidation, la virtualisation et le cloud. J’y ajouterais les PME qui sont à la recherche d’une infrastructure clés en main, managée jusqu’au poste de travail, avec VDI (virtualisation du poste de travail), Exchange, Dropbox, la gestion des identités, la sécurité, etc.

Les entreprises ont de moins en moins envie de gérer leur datacenter. En revanche, elles continuent de gérer l’applicatif. C’est pourquoi notre domaine d’action va généralement jusqu’à la base de données. Dans une vision OPEX et CAPEX, nous permettons à l’entreprise de s’affranchir de la problématique de l’immobilier.

Entre les projets Andromède de l’État, les problématiques de sécurité et de géolocalisation, les projets privés en région, les opérateurs, y a-t-il un fil conducteur ?

La tendance des États est de forcer la géolocalisation des données. Mais la sécurité, c’est de se déployer en région. Même le secteur public recherche des datacenters en région. C’est pourquoi Colt s’est donné la capacité de construire en région et en quatre mois des datacenters modulaires.

En dehors des technologies, qu’est-ce qui différencie Colt sur le datacenter et le cloud ?

Il y a deux choses importantes dans le cloud : la connectivité et le SLA. Le marché du cloud en France n’est pas suffisant pour faire vivre tous les opérateurs. Nous voulons construire la plateforme d’échange européenne et fournir un modèle « go to market ». Pour cela nous avons homogénéisé et industrialisé la couche infrastructure dans 20 datacenters, identiques avec VMware et EMC par exemple. Notre métier est de prendre la donnée et de la transporter… dans le respect de la réglementation.