Michel Zumkeller (UMP): « Hadopi ne règle pas le problème »

A quelques semaines de l’application de la loi Création et Internet, le député UMP Michel Zumkeller, anti-Hadopi, relance l’idée de la licence globale.

« Le monde politique n’a pas encore réagi ». Le député UMP du territoire de Belfort Michel Zumkeller fait évidemment référence au dépôt de la proposition de loi sur la licence globale. Mais selon lui, la question reviendra sur le tapis. Car, comme le dit l’intéressé, « on ne peut pas rester avec Hadopi, ça coince déjà » ( Hadopi : Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet).

Ce 29 avril, un an après le vote de la loi sur la protection de la création sur Internet, le député a donc déposé une proposition de loi visant à adopter une licence globale à plusieurs vitesses. Elle permettrait de légaliser les échanges non-commerciaux de contenus audiovisuels sur Internet, en contrepartie d’une rétribution forfaitaire reversée aux ayants droit.

«Hadopi n’est pas adaptée au monde dans lequel on vit, affirme à Silicon.fr le député UMP, le téléchargement n’est pas davantage contrôlé, on va punir des gens qui n’auront rien téléchargé, les logiciels de protection pour [contrer les pirates] ne sont pas prêts et la création n’est pas davantage rémunérée. » La loi prévoit en effet de punir ceux qui ne verrouilleront pas leurs accès à Internet sans fil et non pas les véritables pirates, voleurs d’adresses IP.

Retourner Hadopi en proposant une « mesure de confiance »

Car Michel Zumkeller n’en doute pas, le téléchargement illégal ne prendra pas fin avec Hadopi. « On télécharge parce que c’est cher, on prend des risques, mais avec la licence globale, pourquoi rester dans l’illégalité?»

Les positions du député UMP sont donc claires. Il «assume » son vote de l’année passée contre Hadopi et propose de palier les défauts de cette loi avec la licence globale. « On retourne la chose, explique-t-il, en proposant une mesure de confiance » aux internautes, par le biais d’une licence globale à plusieurs vitesses.

Par « mesure de confiance », le député estime que chaque internaute déclare lui-même ce qu’il télécharge et qu’il paye en conséquence. Trois degrés de téléchargements sont envisagés: ceux qui téléchargent beaucoup paieront 10 euros par mois, ceux qui téléchargent moyennement paieront 5 euros par mois et ceux qui ne téléchargent pas du tout, ne paieront rien.

Bien sûr, Michel Zumkeller sait que «la loi ne sera pas votée la semaine prochaine » mais il est persuadé qu’à « un moment ou à un autre, la question se reposera. Le téléchargement n’est pas une mauvaise chose, il contribue à la promotion des œuvres, rappelle-t-il.Les œuvres les plus téléchargées sont aussi les plus vendues!» En plus, conclut-il, confiant, « les internautes ont tout à y gagner ». Et, contrairement à ce que l’on peut penser « les députés UMP ne sont pas si opposés que cela à cette licence». Dommage que cela ne transparesse pas à l’Assemblée…