Microsoft 2011 : une année charnière, des succès et des inquiétudes

En 2011, Microsoft a surfé sur la vague du succès… et accumulé les messages alarmants. Issu du monde professionnel, l’éditeur a clairement pris le virage du grand public. Mais tout le monde n’est pas d’accord…

Mais où va donc Microsoft ? C’est au CES de Las Vegas, en janvier 2011, que Steve Ballmer a certainement donné le plus fort message sur la stratégie de l’éditeur. Souvenons-nous, qu’avait évoqué le successeur de Bill Gates ? Kinect, la caméra « intelligente » destinée à la console de jeu Xbox 360, Windows Phone et une version de Windows destinée aux architectures ARM. Point de révolution, mais une continuité vers la consumérisation de l’offre de l’éditeur. Il manquait au discours une couche de nuages, l’année 2011 sera l’occasion de le rappeler.

Windows

Fer de lance historique de Microsoft, avec Office, le système d’exploitation continue son bonhomme de chemin. Un coup de pouce avec l’arrêt du support de XP et Windows 7 va s’imposer sur le poste de travail. Sauf… une pomme ! Si Linux n’a jamais réussi occuper la place enviée de concurrent sérieux à l’OS de Microsoft sur le poste de travail, Apple continue tranquillement de séduire avec OS X Lion, un système dynamique et stable, et surtout la firme de Cupertino a révolutionné le monde du PC avec l’iPad. Exit Microsoft, l’éditeur est dans les choux sur les tablettes et rien ne permet d’affirmer que Windows 8 – présenté à la BUILD en septembre et attendu fin 2012 (beta en février) – malgré l’interface Metro (également présente sur Windows Mobile) pourra inverser la tendance.

Le duo Wintel

Intel et Microsoft affrontent un gros problème : les tablettes. Immense succès de 2011, celles-ci, à quelques rares exceptions, embarquent deux duos concurrents, iOS (Apple) ou Android (Google) marié à un processeur ARM. Exit le duo Wintel (Windows – Intel) qui s’imposait depuis deux décennies. C’est un coup dur pour les deux protagonistes. D’autant que les rares tablettes sous Windows ne décollent pas. Alors Microsoft pourrait-il se séparer – un peu – d’Intel ? N’a-t-il pas annoncé une version de Windows pour la plateforme ARM ? Cette dernière a dévoilé en septembre une version 64 bits qui pourrait être reprise sur des serveurs Linux (Canonical/Ubuntu). Mais le vrai danger c’est que pour le moment aucune tablette sous Windows n’a réussi à égaler la vélocité et la simplicité d’un iOS ou d’un Android.

Le cloud

Juin 2011, Microsoft lance Office 365, une plateforme cloud qui combine Office, SharePoint Online, Exchange Online et Lync Online, accessible pour quelques euros par mois. L’offre est séduisante… pour les amateurs, certes nombreux, des solutions professionnelles de l’éditeur. Mais les entreprises boudent dans un climat économique qui est loin d’être favorable. A suivre.

Il faudra attendre décembre pour que Microsoft fasse évoluer sa plateforme Azure. Celle-ci souffre du même mal que la plupart des solutions signées Microsoft, le produit n’est attirant que pour ceux qui adhèrent totalement aux offres de l’éditeur.

L’internet

Opération séduction pour Bing, le moteur de recherche de Microsoft : il a intégré « de l’émotion » via des fonctionnalités de Facebook, le géant des réseaux sociaux. Mais cela ne suffit pas pour faire du moteur un concurrent vraiment sérieux de Google, même si ses parts de marché progressent à environ 15 % (hors de France) selon Comscore. Pourtant les algorithmes sont bons, les résultats proposés sont souvent plus pertinents que chez son concurrent, mais la sauce tarde à prendre durablement. Reste l’arlésienne Yahoo !

Concernant le navigateur web… les chiffres parlent d’eux mêmes : en novembre, au niveau mondial, Chrome (Google) a dépassé Firefox en parts de marché (25,7 % contre 25,2 %), et tous deux continuent de grignoter des parts d’Internet Explorer (Microsoft) crédité par StatCounter de 40 % de parts de marché. Microsoft n’a jamais été aussi bas ces dernières années.

A suivre en page 2