Microsoft affûte ses ARM pour Windows

Microsoft envisagerait de développer une version de Windows pour les processeurs ARM. En ligne de mire, le marché des tablettes.

L’ère Wintel est en passe d’avoir vécu. Les accords de développement de Windows (et le DOS auparavant) sur l’architecture x86 d’Intel a fourni aux deux partenaires un quasi monopole sur le secteur de la micro-informatique dans les années 80 et 90. Monopole qui tend à s’effriter pour Windows (très légèrement) avec l’apparition des nouvelles plates-formes légères, mobiles et connectées. Autant de qualificatifs pour lesquels l’OS de Redmond n’est pas vraiment préparé. Preuve en est l’incapacité de l’éditeur à imposer Windows 7 sur les premiers netbooks dont les constructeurs se tournaient par défaut vers le vieillissant Windows XP. Sans parler des tablettes, un marché où les constructeurs ne se bousculent pour l’instant pas au portillon de Windows aux profits d’iOS du côté d’Apple ou d’Android pour les autres.

Mais Microsoft a décidé de se réveiller. Le Wall Street Journal croit savoir que l’éditeur d’Office devrait profiter du prochain Consumer Electronics Show (CES 2011, du 6 au 9 janvier à Las Vegas) pour dévoiler un projet de version de Windows pour la plate-forme ARM dont les puces équipent nombre de smartphones et tablettes du marché, à commencer par l’iPad. Les processeurs ARM sont réputés pour leur faible consommation énergétique par rapport aux puces x86 en regard de capacités de traitement suffisantes pour les usages les plus courants, y compris en vidéo. Même Intel s’intéresse à ces nouveaux marché en co-développant, avec Nokia, la distribution Linux Meego.

Certes, Microsoft propose déjà une offre à destination des plates-formes architecturées sous une autre technologie que le x86 à travers ses solutions Windows Mobile/CE. Mais l’offre Windows desktop et serveurs est intrinsèquement liée à l’environnement d’Intel x86 et ses dérivés. Une version Windows pour ARM marquerait donc un grand tournant dans la stratégie de Microsoft qui craint de voire le marché des tablettes lui échapper.

Le futur Windows sera donc modulaire, à la fois dans l’offre de plate-forme matérielle (X86, ARM), ainsi que dans sa structure. Composé d’un ensemble de modules (et non plus seulement de «services»), l’OS sera personnalisable en fonction des usages et matériels permettant ainsi de composer une offre plus légère pour les constructeurs de tablettes que l’imposant Windows 7 actuel. Ni Microsoft, Intel et ARM n’ont confirmé cette analyse. Une confirmation qu’apportera peut-être Steve Ballmer à l’occasion de sa keynote d’ouverture le 5 janvier. Si le dirigeant de Microsoft confirme, l’ère Wintel aura effectivement définitivement vécu.