Microsoft gagne toujours plus d’argent avec Android

Microsoft a fait tomber un nouvel acteur dans son escarcelle à copyright. Le taïwanais Winstron versera des royalties à Redmond pour chaque produit Android qu’il vendra.

La stratégie de Microsoft de menacer de poursuivre les constructeurs qui équipent leurs smartphones de l’OS Android gagne du terrain. L’éditeur de Redmond vient de «convaincre» le constructeur taïwanais Wistron de verser son obole sur chaque smartphone, tablette et autre eReader sous Android qui sortiront de ses usines. Les conditions de l’accord de licence n’ont pas été dévoilées. Mais, selon Walter Pritchard du cabinet d’analyse Citi, l’éditeur de Windows pourrait réclamer entre 7,50 dollars et 12,50 dollars par terminal vendu.

Rappelons que Microsoft revendique en effet des droits de propriété intellectuelle à travers neuf brevets que violerait le système d’exploitation mobile de Google, notamment les fonctionnalités concernant la synchronisation des e-mails, du calendrier et des contacts, ainsi que le système de notification du changement de puissance du signal et de niveau d’autonomie de la batterie.

Plutôt que d’attaquer ce dernier directement, Microsoft s’en prend aux constructeurs qui commercialisent des terminaux sous cet OS. Une stratégie à laquelle adhère, probablement à contre-coeur, le fabricant HTC qui a dû reverser 150 millions de dollars à Redmond pour 30 millions de smartphones Android distribués. En revanche, Motorola n’a visiblement pas cédé à ce qu’il considère probablement comme un chantage de la part du géant des logiciels. Conséquence, Microsoft a porté plainte pour viol de brevets contre Motorola Mobility. En mars derniers, Microsoft s’en prenait à Barnes & Noble en l’attaquant au tribunal pour, là encore, exploitation de technologies sous licences sur ses liseuses électroniques Nook.

A noter que l’accord passé avec Winstron intègre, certes « tous les appareils tournant sous Android », mais aussi ceux sous « la plate-forme Chrome », indique le communiqué de Microsoft. Qui prend visiblement soin de ne pas préciser s’il s’agit du navigateur Chrome (lequel ne cesse de grignoter du terrain sur le marché des navigateurs) ou de l’environnement d’exploitation Chrome OS, qui équipe les Chromebooks, ces laptops légers et connectés faisant du web une plate-forme informatique à part entière. Microsoft s’apprêterait-il à poursuivre Acer et Samsung, les deux seuls acteurs du marché proposant des Chromebook pour l’instant?

Microsoft avait précédemment passé des accords de licence avec General Dynamics, Itronix, Velocity Micro et Onkyo. Parmi les constructeurs de solutions mobiles à taille internationale, seul HTC a donc cédé aux pressions de Microsoft dont il est par ailleurs partenaire autour de Windows Phone aujourd’hui, Windows Mobile hier.

Crédit photo : © Dmitry Knorre – Fotolia.com