Microsoft: Gates et Ballmer rejettent toute idée de ‘split’

Avec les soubresauts de la Bourse, la rumeur ressurgit régulièrement, mais cette fois il a fallu plus d’énergie à Bill Gates et Steve Ballmer pour dire: pas question

Depuis que les pouvoirs publics avaient évoqué cette éventualité, il y a une dizaine d’années déjà, il suffit que le titre soit un peu chahuté en Bourse pour la question revienne à la surface. Ce 16 novembre pourtant, lors de l’assemblée annuelle des actionnaires, les dirigeants historiques de Microsoft ont dû argumenter plus que de coutume. Il est vrai que, la veille, Steve Ballmer avait cédé 3 millions d’actions (cf. notre article: ‘Steve Ballmer se sépare de 50 millions d’actions‘).

La question avait déjà ressurgi en octobre dernier lorsqu’un analyste de la trop célèbre banque d’affaires Goldman Sachs avait émis l’hypothèse que l’activité ‘consumer’ (grand public) de Microsoft devrait être séparée de la compagnie, « ce qui pourrait potentiellement débloquer de la valeur cachée » – déclarait-il, allusion sans doute au succès de la Live Box et au lancement de Kinect.

Devant les actionnaires réunis en assemblée générale cette semaine, Steve Ballmer est revenu sur cette impertinente question, parmi d’autres autour de  la stagnation du cours de l’action.  De fait, malgré de réels succès comme le boom des ventes des Windows 7 ou le maintien des ventes d’Office, l’action de Microsoft a du mal à se reprendre. Depuis le début de l’année, rappelle le Wall Street Journal, le titre a cédé 15% alors que l’indice Nasdaq à Wall Street, dans le même temps, a regagné +8,8.
Depuis l’éclatement de la bulle Internet au début des années 2000, le cours de l’action stagne autour des 25 dollars. Ce 16 novembre, l’action cédait 23 cents, à 25,81 dollars.

« Je comprends la frustration« , a concéde Steve Ballmer devant l’assemblée des actionnaires -qui, outre cette stagnation du titre en Bourse, déplorent le manque de dividendes. « Est-que c’est le moment d’envisager de casser cette compagnie?« , a-t-il reformulé. « Je pense, de toute évidence, que non, ce n’est pas le moment« , a martelé Steve Ballmer, faisant observer que beaucoup de produits de la marque, y compris Windows et la suite Office sont vendus à la fois au grand public et aux entreprises.

Bill Gates n’a pas manqué d’appuyer l’argument en ajoutant qu’il existe  » beaucoup de synergie dans l’impact de la marque et les investissements en R&D. »
Et il est vrai que, depuis quelques années, les innovations technologiques et surtout les nouveaux usages, proviennent souvent, voire le plus souvent, des solutions rodées auprès du grand public.
Et il est vrai également que sur les derniers trimestres écoulés, le chiffre d’affaires de Microsoft a continué de progresser -malgré les points faibles régulièrement pointés du doigt, notamment la difficulté à percer dans le secteur des mobiles, face au succès d’Android de Google, par exemple – sans parler des scores de l’éternel rival, plus ravigoré que jamais: Apple.

A propos des dividendes, Steve Ballmer a rétorqué que le montant du dividende en pourcentage des bénéfices plaçait Microsoft au tout premier rang des compagnies « high tech ».
Pour rappel, Steve Ballmer et Bill Gates demeurent les plus gros actionnaires de la compagnie, avec 7% et 4% du capital, respectivement.