Microsoft numérisera la British Library

Faisant fi des critiques portées à l’encontre de Google Print, Microsoft crée pour MSN un concurrent direct avec MSN Book Search, et un premier ‘client’, la British Library

Décidément, les librairies virtuelles sont devenues le nouveau dada des portails Internet et moteurs de recherche. Après le très contesté projet

Google Print (lire nos articles) et son concurrent Open Content Alliance (OCA) initié par Yahoo! et auquel adhère d’ailleurs Microsoft, c’est au tour de ce dernier de lancer son projet, MSN Book Search. Le Finantial Times rapporte que le service sera lancé sur MSN en 2006. Et surtout qu’il disposera d’un fond documentaire avec les ouvrages de la British Library tombés dans le domaine public. « Cet accord va ajouter au niveau du contenu et de la valeur du portail MSN« , a déclaré Alistair Baker, directeur de l’exploitation de MSN. Au départ, le projet bénéficiera d’un fond de 2,5 millions de dollars d’investissement initial versé par Microsoft, et 10.000 livres seront indexés. Au final, ce sont 25 millions de pages de livres, de manuscrits, de cartes et de documents qui seront numérisées et accessibles sur MSN. Regrets à la BNF

Le président de la Bibliothèque nationale de France, Jean-Noël Jeanneney, a estimé vendredi que la British Library « semblait avoir choisi de faire affaire en solo », à propos de son accord avec Microsoft. « Elle semble avoir choisi aujourd’hui de faire affaire en solo, d’un bord à l’autre de l’Atlantique, en solidarité anglo-saxonne, avec une grande entreprise commerciale américaine », a-t-il dit. Rappelons que la bibliothèque anglaise était l’une des deux seules bibliothèques patrimoniales de l’Union européenne, sur vingt-cinq, à n’avoir pas signé, en avril dernier, la motion appelant à la création d’une grande bibliothèque numérique européenne. Toutefois, selon le communiqué, Jean-Noël Jeanneney « se réjouit de cette nouvelle preuve de la vitalité du projet de numérisation à grande échelle du patrimoine imprimé européen. Il salue le recul du risque d’un monopole commercial de Google Print ».