Microsoft retire le ‘svastika’ des polices de caractères

Pourquoi fallait-il retirer le ‘svastika’ ? la croix gammée, funeste symbole nazi en occident ? du jeu de police de caractères japonais? Microsoft dit oui, et déclare qu’il s’est glissé par inadvertance dans son Bookshelf Symbol Seven

Symbole ambigu par excellence, le svastika -croix gammée utilisée notamment par le parti nazi d’Adolf Hitler- est considéré en Europe de l’Ouest comme un symbole fasciste. Son usage est interdit dans de nombreux pays, comme l’Allemagne, la France ou l’Italie.

Mais c’est aussi un symbole positif en Asie, où dérivé de l’expression ‘svati ou salut il signifie ‘de bonne augure en sanscrit, ce qui en fait un symbole de chance hindou ou bouddhiste. Plus encore, au Japon, en Inde, en Corée ou à Taiwan, le svastika est communément un symbole religieux! On le retrouve aussi sur de nombreuses ?uvres appartenant à l’Art Nouveau, employé comme objet de style et de décoration durant les années qui ont précédé l’arrivée du parti nazi en Allemagne. Et à ce titre, on le trouve en façade de nombreux bâtiments, à Londres en particulier. Afin sans doute d’éviter les pressions de nombreux mouvements politiques ou religieux occidentaux, Microsoft a donc préféré trancher et supprimer les deux svastikas qui figuraient parmi les symboles fournis avec le jeu de caractères japonais. Un devoir historique de mémoire

L’information que nous évoquons ici a été rapportée par l’agence Reuters, et relayée par quelques sites d’information anglo-saxons. Mais le traitement de cette information nous a? surpris !

Tout d’abord, il est important de lier le symbole svastika aux cultures et religions des régions qui l’emploient, afin d’éviter les risques d’amalgame ! Mais pourquoi donc les médias anglo-saxons se sentent-ils obligés de donner une leçon d’histoire en rappelant le lien entre le symbole et le mouvement nazi ? Car la croix gammée est le symbole d’une partie sombre de notre histoire, qui devrait rester suffisamment gravée dans nos mémoires pour que nous n’ayons pas à en faire le rappel. La démarche des médias serait-elle donc le signe d’une sérieuse faille dans notre obligation de mémoire, et d’une dérive de nos systèmes éducatifs qui tend vers l’oubli des tragiques impasses historiques, et donc, un retour à la banalisation des menaces fascistes. Bref, l’occasion de redire un certain devoir de mémoire.