Microsoft + Salesforce = un Office plus proche du leader du Saas

Microsoft et Salesforce rendent plus concret leur partenariat annoncé en mai en dévoilant les multiples interfaces qui relieront leurs gammes.

Après l’annonce d’un partenariat stratégique en mai dernier, et les sourires de circonstance des deux patrons, Satya Nadella et Marc Benioff, Microsoft et Salesforce ont dévoilé quelques détails sur leur rapprochement. Premier constat : les jonctions entre les gammes du premier éditeur mondial et celles du leader du Saas seront nombreuses, notamment avec les différentes composantes de la suite bureautique hébergée Office 365. Le service de stockage en ligne OneDrive for Business et la plate-forme collaborative SharePoint seront en l’occurrence intégrés, d’ici à la mi-2015, au cœur de l’offre Salesforce1, sur iOS et Android.

L’éditeur californien développera aussi, pour la même échéance, une application qui permettra d’exploiter des ressources CRM à travers Power BI de Microsoft, relèvent nos confrères de ITespresso. Lancée en début d’année, cette offre liée à Office 365 exploite la puissance de l’infrastructure cloud Azure et ses passerelles avec Hadoop pour le traitement et l’analyse des données. Elle s’appuie sur Excel, qui bénéficiera également d’une meilleure intégration avec Salesforce, à quelques mois d’intervalle.

L’effet Nadella ?

Les applications Office Mobile et Office pour iPad sont tout autant concernées par ce rapprochement. Elles permettront la collaboration sur des contenus depuis les outils Salesforce… et la plate-forme Salesforce1. Cette dernière sera d’ailleurs portée sur Windows Phone 8.1, avec une disponibilité générale prévue pour le 2e semestre 2015 (l’accès se fait pour l’heure uniquement en bêta privée, via Internet Explorer). Auparavant, les synergies avec Outlook 2013, Exchange Server 2013 et Excel auront été renforcées.

Ce deal intervient à l’heure où Microsoft fait face à une rude concurrence multiplateforme avec Amazon, Apple, Google et consorts. Il entre surtout en contradiction avec le discours que Marc Benioff tenait encore en début d’année. Le Pdg de Salesforce se montrait incisif à l’égard de la politique menée par Steve Ballmer (ex-Pdg de Microsoft), fustigeant tout particulièrement la stratégie mobilité, non sans mettre en doute le potentiel d’Azure.

Sa position a évolué avec l’investiture de Satya Nadella en remplacement de Ballmer. « J’ai commencé à travailler avec Microsoft dans les années 80. En trois décennies, notre relation a évolué en même temps que la technologie », avait déclaré Marc Benioff après cette nomination. Et d’ajouter : « Quand nous avons racheté ExactTarget [outils marketing dans le Cloud, acquis en juillet 2013 pour 2,5 milliards de dollars], nous nous sommes rapprochés de Microsoft. La relation s’approfondit depuis que Satya a pris les commandes ».

La confirmation de ce partenariat stratégique n’a pas suscité l’émoi des marchés. Lundi, en fermeture de séance sur le NYSE, l’action Salesforce s’affichait à 53,23 dollars (- 2,81 %). Sur le Nasdaq, le titre Microsoft (MSFT) gagnait 0,07 % en valeur, à 43,68 dollars.

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