Microsoft s’attaque aux pirates du disque

L’éditeur va proposer un logiciel permettant la fabrication de CD protégés.

Dans la guerre qui oppose les pirates et les majors de la musique, ces derniers sont en passe de marquer un point. Lors du Midem (marché international du disque), Microsoft a annoncé un nouveau logiciel protégeant contre la copie illégale de CD.

Baptisé Windows Media Data Session Toolkit, il doit permettre aux maisons de disques de réaliser des CD multicouches écoutables sur une chaîne stéréo ou un PC. Les CD contiendraient dès lors une couche de lecture réservée à l’ordinateur, que l’éditeur du disque pourra modifier à son gré pour interdire par exemple la gravure, a expliqué David Fester, directeur général des médias numériques de Microsoft. Les éditeurs de disques se sont montrés enthousiastes face à ce nouveau système de protection. Un système qui semble beaucoup plus efficace que celui imaginé il y a près d’un an par Sony. Ce dernier ne permettait pas la lecture des CD protégés sur un PC. En outre, la protection contre la gravure était très même trop facilement escamotable. Une production uniforme Pour autant, le logiciel de Microsoft n’offrira pas une protection à 100% car tous les systèmes possèdent leurs failles. Et les hackers ne tarderont pas à la trouver. La piraterie alliée aux sites gratuits d’échange de fichiers sur le Net est aujourd’hui la cible numéro un des éditeurs de musique qui y voient la source de leur chute de revenus. Selon la fédération mondiale de l’industrie phonographique, 500 millions de copies pirates sont échangées sur Internet chaque année. Si le piratage contribue à la baisse des ventes mondiales de disques, il n’est pas le seul coupable, loin de là. La pauvreté actuelle de la production musicale, son uniformisation y sont certainement aussi pour quelque chose. Et certains labels indépendants n’hésitent pas à pointer du doigt ce problème. Selon Patrick Zelnik, président de l’Union des producteurs français indépendants, « le premier ennemi de notre métier n’est pas la piraterie mais l’uniformité. Les radios du monde entier diffusent une liste de seulement 40 titres différents. On ne peut pas espérer répondre à la demande des amateurs de musique ». Les FAI accusés

Les majors aiment trouver des bouc émissaires. Les pirates bien sûr, les méchants internautes qui utilisent kazaa ou d’autres sites d’échange mais ce n’est pas tout. Selon les géants de la musique, les opérateurs télécoms et les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) devraient se voir imposer une forme de taxe. Taxe qu’ils répercuteraient sur les internautes les plus actifs sur les services d’échanges de fichiers. Pas sûr que les FAI, dont la rapidité des téléchargements est un argument de poids pour attirer les clients, soient d’accord avec cette proposition…