Microsoft se dit prêt à conserver moins longtemps les données, si…

… ses concurrents font de même

Les grandes firmes finissent par céder à la pression des associations d’internautes et des institutions, européennes notamment. Au coeur du problème : la durée de conservation des données personnelles (ou logs) par les Google et autres Yahoo lorsqu’un internaute effectue une recherche sur la Toile.

Ainsi, Microsoft indique ce mardi être prêt à réduire à six mois, contre 18 aujourd’hui, la durée pendant laquelle il stocke certaines données privées des internautes. Mais Redmond pose des conditions. Il fera un effort si la concurrence s’aligne. C’est donnant, donnant…

« Nous pourrions aller jusque six mois, mais quand les autres le feront aussi et s’ils rendent anonymes » complètement les données passé cette date, a indiqué à l’AFP John Vassallo, conseil de Microsoft pour les affaires européennes.

Il faut dire que le poids de Microsoft dans la recherche est marginal. Tous les yeux se tournent donc vers Google. Ce dernier a annoncé en septembre dernier la réduction à 9 mois des données collectées, elles sont ensuite effacées. Du côté de Yahoo, les données sont stockées 13 mois.

Mais Google a prévenu : ce seuil des neuf mois lui semble incompressible. Le moteur estime qu’une rétention des données plus courte entraînera une baisse de la qualité de son moteur (ses ingénieurs utilisent ces données pour améliorer le service) et du degré de protection de ses utilisateurs car l’analyse du trafic permet de repérer plus vite les dangers sur la Toile.

Soit. Mais pour les géants du Net, ces données constituent surtout des pépites. Cookies et autres solutions de tracking afin de proposer des publicités ciblées n’ont jamais été aussi nombreux. Affiner le profil des utilisateurs dans un but commercial est devenu un challenge quotidien pour certains géants du Web. Aujourd’hui, cette pratique atteint les limites des libertés individuelles. D’où la réaction de l’UE.

Rappelons qu’en avril dernier, l’ensemble des états de l’UE, présents au G29 (groupe des autorités européennes de protection de données) ont réduit le temps de conservation des données des internautes pour les moteurs de recherche en Europe à 6 mois contre 13 à 18 mois auparavant.