Microsoft va simplifier le HPC, enfin…

L’éditeur annonce qu’il va développer dans les domaines du massivement parallèle, de l’informatique de calcul et de haute performance

Avec les dernières générations de processeurs multi-cœurs, qui rendent la haute performance accessible par la standardisation et le prix des technologies x86, les systèmes HPC (High Performance Computing) se multiplient.

Ainsi, selon une étude d’IDC, un processeur sur quatre serait désormais livré et installé sur un système HPC. Un marché évalué par IDC à 11 milliards de dollars, et qui avec un rythme annuel de progression de 9 % devrait atteindre 15 milliards en 2010.

On comprend donc l’intérêt grandissant des constructeurs pour ce marché, chacun y allant de son serveur blade ‘de bureau’ ou de sa station de travail Intel Xeon, en résumé de son supercalculateur pour tous. De quoi rendre des applications très gourmandes comme la CAO (simulation, dynamique des fluide, etc.) ou le massivement parallèle (services financiers, etc.) enfin accessibles à un plus grand nombre, dont les PME.

Ce marché intéresse également les éditeurs, bien évidemment, mais en revanche il affiche une particularité : il est largement dominé par les environnements Linux et Unix ! Une particularité qui ne pouvait échapper à Microsoft.

Certes, Microsoft propose depuis quelques mois d’un OS dédié, un Windows HPC, une plate-forme que Bill Gates – toujours dans le coin lorsqu’il s’agit de repérer les bons coups ! – a appelé de ses vœux voici deux ans déjà, confirmant à l’époque l’intérêt grandissant de l’éditeur pour ce marché.

Sauf que pour beaucoup d’observateurs Microsoft est encore loin de disposer des technologies nécessaires pour s’imposer sur ce marché. Le HPC reste pour beaucoup l’apanage des scientifiques, et la culture de Microsoft serait trop tournée vers l’utilisateur.

Ses solutions seraient en particulier par trop lourdes, trop consommatrices en ressources, et insuffisamment optimisées. Ou pour voir les choses selon un autre angle, les gains de performances des solutions de Microsoft sont trop liés à l’évolution de la puissance des plates-formes matérielles, comme les processeurs quad-core (Microsoft profite des 20 % de puissance apportés en moyenne par chaque nouvelle génération de processeur, et non l’inverse !), alors qu’au contraire sur le HPC l’environnement logiciel doit optimiser ces mêmes plates-formes.

Alors en annonçant de nouveaux développements dans le traitement parallèle, en vue principalement de simplifier la programmation des systèmes HPC et multi-cœurs, l’éditeur n’est pas loin de confirmer cette vision. De quoi rappeler que la programmation multi-cœur et multi thread est loin d’être chose facile, même chez Microsoft ! Et confirmer également que ce n’est pas pour rien qu’Intel investit énormément dans les communautés Linux, puisque dans de nombreux domaines Microsoft n’apporte pas la réponse attendue par le géant des semi-conducteurs comme par les utilisateurs.

On retiendra donc de l’annonce de Microsoft qu’il entend conquérir un riche marché que lequel il est encore peu présent, et que ses environnements et applications sont encore loin d’être au niveau de ce que l’on doit attendre d’un éditeur qui veut s’imposer sur le calcul et le massivement parallèle.

Reste que quand le rouleau compresseur Microsoft se met en route, rien ne lui résiste… en général !