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La migration des applications dans le Cloud, une question d’éligibilité [MAJ]

A l’heure où le Cloud (privé ou public) s’intègre massivement dans la stratégie de transformation numérique des entreprises, se pose la question de la migration des applications depuis l’infrastructure historique.

Trois stratégies sont aujourd’hui couramment admises :

-le « lift and shift », ou « rehosting », qui consiste à migrer directement les machines virtuelles depuis le datacenter historique dans le Cloud;

-le « replatforming » qui nécessite une réinstallation des applications adaptées à la nouvelle plate-forme (changement d’OS par exemple);

-et la « cloudification » qui consiste à réécrire l’application pour l’environnement Cloud.

Autant de méthodes qui vont répondre aux situations de chaque cas.

« Si on est un peu frileux, on peut commencer par le rehosting », suggère Douglas David. Le directeur adjoint de production chez la société d’infogérance Oxalide intervenait à l’occasion de la table ronde organisée par le Club de la Presse Informatique B2B animé par José Diz sur la problématique de la migration dans le Cloud.

« C’est une question d’éligibilité, soutient de son côté Charles Henry, Service Line Manager DataCenter, Storage, BigData et Cloud Solutions chez HPE PointNext, c’est l’analyse de l’éligibilité des workloads qui va orienter le choix. Mais aussi des critères moins techniques comme les coûts, la sécurité, le fournisseur du Cloud… »

Un choix que Nexity a entrepris depuis plusieurs mois. « A la fin du premier semestre 2019, nous n’aurons plus de datacenter en propre (au-delà des 10% d’AS400 qui seront basculés à termes sous Linux dans un second temps, NDLR) », indique Laurent Dirson, directeur Applicatifs Métiers, Production IT à la direction du Digital du groupe immobilier.

Pour lui, un projet de migration est l’occasion de gommer les obsolescences, d’avoir une approche micro services, serverless, et exploiter la puissance du Cloud pour gagner en rapidité et sécurité.

« On l’a vécu ! Juste en déplaçant les applications en 1 pour 1 (sans optimisation particulière, NDLR) on a gagné en temps de réponse. » Un gain de réactivité qu’il explique par l’infrastructure optimisée fournie par l’hébergeur, AWS dans le cas présent, « dont c’est le métier ».

« L’infra-as-a-code » pour délivrer plus vite

Ce n’est pas Boris Lecoeur, senior manager chez Amazon Web Services, qui le contredira.

« Face au cas de migration Cloud natif, on voit des bénéfices très forts. » Selon lui, des société comme GE, Veolia ou encore l’éditeur Infor vont se passer de leur datacenter dans les prochains mois.

« Les équipes IT vont pouvoir se concentrer sur le cœur de métier, le développement, le go-to-market », assure celui qui fait figure de premier employé d’Amazon Web Services France.

« La gestion de l’infrastructure a des conséquences, l’objectif est de délivrer vite », considère Laurent Dirson.

« Les acteurs du SaaS ont besoin de délivrer plus vite, conforte Douglas David. L’infrastructure-as-a-code y répond. » Cela revient à « déployer une plate-forme à la demande » pour délivrer de la capacité à l’usage sans avoir à payer pour une provision inutilisé.

De nouveaux métiers

Mais à condition de bien maîtriser les services et les contrats qui y sont liés. « Qui dit micro services dit micro facturation », ironise le porte-parole d’Oxalide qui évoque les cas d’explosion de consommation des services, et donc de facture, d’un mois sur l’autre pour les équipes jusqu’alors plutôt habituées à payer pour l’usage forfaitaire d’un serveur.

« Le budget devient compliqué. Le métier de sysadmin change complètement, il doit se rapprocher des développeurs et, inversement, les développeurs doivent comprendre l’architecture. »

Ce qui appelle à l’émergence de nouveaux métiers qui n’existent pas aujourd’hui. Celui de « FinOps », qui permettra d’exploiter les services de manière optimale sans exploser les budgets, devrait particulièrement connaître un bel avenir.

« Les personnes doivent comprendre toute la chaîne informatique, complète Laurent Dirson, chez Nexity, il n’y a pas un collaborateur qui n’a pas de vernis essentiel pour comprendre le concept AWS. »

Toutes les applications sont-elles néanmoins exportables dans le Cloud ? « Cela dépend de la criticité et de la spécificité de l’application », propose Jean-Lucien Meunier, responsable de l’activité ERP chez Infor France.

Si, selon les analystes, 47% des entreprises basculeront leur ERP, tout ou partie, dans le SaaS (Software as a Service), « il n’y aura pas d’adoption à 100% du Cloud [car] pour faire du SaaS, il faut faire du standard et tout n’est pas disponible. »

Mais les offres Cloud, qui portent le marché IT, évoluent si vite…

[Mise à jour] Douglas David d’Oxalide nous apporte les précisions suivantes en regard des propos que nous lui prêtons :
– Par rapport à la citation « Si on est un peu frileux, on peut commencer par du re-hosting » l’idée directrice est la suivante : « Il existe plusieurs types de migration, et chacun correspond à plusieurs cas d’usage, par exemple, le re-hosting pour les projets de Mass Migration. »
– Et si M. Douglas a bien déclaré : « qui dit micro-services dit micro-facturation », il tient à préciser que « ce n’était en aucun cas de l’ironie, mais bien une réalité du modèle économique visant à illustrer l’émergence des nouveaux métiers tels que FinOps ».


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