Mille milliards de dollars pour les opérateurs en 2016

Malgré ce chiffre mirifique, l’ombre d’un scénario cauchemardesque se dessine sur le secteur pour les opérateurs qui ne s’adapteront pas aux nouvelles conditions du marché.

En 2016, le chiffre d’affaires des opérateurs mobiles dépassera les 1000 milliards de dollars, selon une nouvelle étude de Forrester Research consacrée au modèle économique des acteurs de l’industrie mobile (et disponible à partir de cette page). Les opérateurs bénéficieront de la croissance des pays émergents mais aussi des nouveaux leviers économiques apportés par l’Internet mobile et les réseaux à très haut débit qui se déploient dans le monde, notamment en France.

Mais tout n’est pas rose. Derrière ce chiffre symbolique mirobolant se dessine un scénario catastrophe si les opérateurs ne réagissent pas, selon l’analyste. D’abord parce que les revenus tendent à stagner, voire à diminuer sur certains marchés. Probablement en raison de la forte concurrence qui règne sur le secteur mais aussi les dispositions législatives, que celles-ci tendent à favoriser le consommateur (voire la baisse du prix de la terminaison d’appel) ou non (l’augmentation de la TVA sur les forfaits de communication en France). Forrester souligne également l’effet de saturation du marché et un revenu mensuel moyen par abonné (Arpu) en baisse (manque d’intérêt de l’offre ou bien situation économique tendue qui réduit les budgets des ménages, difficile à dire).

« En outre, les opérateurs ont été confrontés à la perspective d’une escalade des coûts des liaisons terrestres en raison de l’augmentation spectaculaire du trafic de données réseau cellulaire, ce qui a plus que doublé en 2010 et devrait augmenter de plus de 13 fois à 25.000 pétaoctets par an en 2015 », ajoute l’analyste.

Bref, il est temps pour les opérateurs de mettre en place une nouvelle stratégie afin de redresser la barre et éviter la catastrophe. Celle-ci passera par un découpage des offres en créant de la valeur ajoutée en fonction de la qualité de service (au risque de créer un Internet à deux, voire trois, vitesses) mais aussi en diversifiant les activités en intégrant dans leur catalogue le cloud computing, le M2M et des services financiers, notamment.

« De toute évidence, il n’y a pas de solution unique aux opérateurs mobiles, estime l’auteur du rapport, le Dr Windsor Holden, tout simplement parce que les circonstances des opérateurs individuels varient considérablement, même au sein du même marché. Au lieu de cela, nous avons présenté une série de mesures que les opérateurs peuvent choisir selon leurs besoins particuliers. » A noter cependant que l’Idate porte une analyse plus optimiste de l’avenir avec des revenus issus des services de télécommunication qui dépasseront les 1.140 milliards de dollars dès 2014.