MIPS (2) : la photo numérique jouit d’un écosystème

La photo numérique se construit son écosystème industriel. L’appareil photo numérique est un concentré de technologies, mais il n’en est que la partie émergée…

Les appareils se déclinent en trois familles :

– Le compact. Automatique de taille réduite, il se glisse dans un sac ou même dans une poche. Il est le plus courant car son prix débute à moins de 100 euros pour aller jusqu’à 500 euros et plus. C’est l’appareil de toute la famille. Un compact propose généralement une capacité de 4 ou 5 mégapixels, avec un zoom 3x et un écran LCD de plus en plus grand. La cuvée 2006 voit émerger les 6 et même 8 mégapixels, des zooms optiques jusqu’à 5X et plus rarement au delà (question de taille) des écrans larges jusqu’à 8 cm, des sensibilités élevées jusqu’à 1600 ISO. Les modes automatiques d’exposition se multiplient (intérieur, paysage, portrait avec ou sans flash, etc.), mais les vitesses de mise en route, de mise au point ou entre les prises, restent élevées. On notera aussi l’arrivée des capteurs 16/9è. Mais l’avancée technologique la plus remarquable provient probablement du stabilisateur. Soit logiciel, ce qui justifie la montée de la sensibilité au détriment du ‘bruit’ sur l’image, soit plus efficacement optique, le stabilisateur en corrigeant les vibrations et stabilisant le faisceau lumineux sur le capteur, couvre le défaut récurrent du numérique de la stabilité de l’image à l’origine du flou occasionné par le moindre mouvement au moment de la prise de la photo. – Le bridge est un appareil intermédiaire, plus lourd et plus gros, qui réunit un boîtier quasi professionnel à un objectif performant de large focale, zoom de 5x à 12x, et même 15x, à l’automatisme partiellement ou totalement débrayable, et d’une sensibilité de 80 à 1600 ISO. Pour les amateurs éclairés ou les professionnels qui recherchent un appareil simple et automatique. Le gros avantage du bridge provient de son rapport qualité/prix : un concentré de technologies aux capacités étendues, simple en mode automatique, quasi professionnel en débrayé, une sensibilité de 6 à 9 mégapixels, généralement un stabilisateur, et avec un prix qui varie de 500 à 1.000 euros. Son principal défaut, il n’évoluera pas, puisque l’objectif est fixe. Ce qui en revanche limite les risques, surtout liés à la poussière ! – Le reflex signe la présence, voire le retour des technologies professionnelles dans la photo numérique, avec en entrée de gamme des boîtiers professionnels en 6 à 8 mégapixels et des objectifs interchangeables au travers desquels s’effectue la visée. En revanche, la vidéo leur est interdite. La fournée 2006 est marquée par la démocratisation du prix de ces appareils ‘pro’: à partir de 650 euros avec un objectif 18-55 mm standard, qui est aussi sa faiblesse, car l’optique est à ce prix d’une qualité moyenne. Pour les professionnels et amateurs éclairés. Les avantages technologiques des appareils reflex (le cadrage que vous voyez dans le viseur est à 95 % celui de l’objectif) portent sur la multiplicité des fonctions et réglages, la visée directe qui induit la rapidité, et l’étendue de la gamme des objectifs interchangeables. La contrepartie : le prix des objectifs, qui les réservent encore à des utilisateurs fortunés. Le discours des fabricants du reflex ‘grand public’ reste encore limité? Il n’y a pas que l’APN…

Accessoires, objectifs, batteries, carte mémoire, imprimantes, logiciels, la photo numérique ne se résume pas aux seuls appareils photos? A commencer par la mémoire. Limitée au maximum à 32 Mo de base sur un appareil, l’acquisition d’une carte mémoire Compact Flash ou SD, au minimum de 256 Mo, s’impose. Leur capacité dépendra du format des photos (JPEG, Tiff, RAW), du volume de photos à stocker et de l’autonomie de l’appareil. Pour des appareils performants, une carte rapide s’impose si l’on veut éviter le ralentissement entre les prises de vues. On pourra aussi profiter de la connexion USB pour décharger des photos sur un baladeur numérique ou sur un disque dur portatif. L’autonomie d’un appareil est liée aussi à la batterie. Le format AA, le plus répandu, permet de trouver des piles partout. Les batteries lion disposent d’une plus grande autonomie et surtout d’une puissance intéressante lorsque l’on utilise des objectifs et un flash. Le numérique n’a rien retiré au plaisir de disposer d’une copie papier des photos. L’impression des photos s’impose donc. En la matière, l’utilisateur dispose de deux options : faire appel à un service d’impression, les acteurs de l’argentique cherchent à rebondir sur ce marché. Ou imprimer sois même ses photos. Tous les fabricants d’imprimantes ont investi ce créneau qui semble particulièrement porteur, et en tout cas complémentaire de l’appareil photo numérique. Les imprimantes dédiées, dites imprimantes photo, impriment en 10 x 15 cm. Au MIPS, les modèles se sont multipliés, avec ou sans écran LCD, avec disque dur pour stocker jusqu’à 1000 photos, avec connexion Bluetooth, et même des imprimantes portables sur batterie. On notera aussi l’arrivée du format 13 x 18 et même 10 x 30. L’impression sur une imprimante classique reste cependant la première option des utilisateurs. Elle doit être associée à un programme de traitement d’image, afin de retoucher les clichés. Appareils photo et imprimantes sont livrés avec des logiciels certes basiques, mais généralement suffisants pour l’amateur. Chez les professionnels, Adobe Photoshop continue de s’imposer. Enfin, évolution culturelle, les photos se partagent, en particulier sur Internet et en nomade sur les baladeurs numériques. Elles s’affichent, sur des écrans LCD et plasma qui ne cessent de s’agrandir et dont le prix devrait encore baisser. Et elles s’archivent, plus particulièrement sur le Media Center dans le salon. Sans oublier le gadget à la mode, l’écran LCD qui stocke et affiche en les faisant défiler des photos numériques, et se déguise en cadre à poser sur un meuble.