Mobile à l’étranger: Bruxelles divise les prix par deux

La Commission européenne va plafonner les prix de détail et les prix de gros que se refacturent entre eux les opérateurs

Comme prévu, la Commission européenne a dévoilé ce mercredi son plan pour lutter contre les excès du roaming. En clair: faire en sorte qu’un abonné en déplacement à l’étranger ne voit pas sa facture exploser à son retour. Depuis des mois, Bruxelles dénonce les abus en la matière des opérateurs. Et passe à l’action.

« Nous avons essayé d’avoir une approche équilibrée », a déclaré lors d’une conférence de presse le président de l’exécutif européen, José Manuel Barroso, qui n’a pas caché que la décision avait été prise difficilement, à l’issue d’un « débat politique où tous les commissaires sont intervenus ». « Les consommateurs ont attendu trop longtemps pour obtenir les bénéfices du marché unique dans ce domaine », a-t-il ajouté. La Commission entend s’attaquer à toutes les composantes tarifaires de l’itinérance. Elle va plafonner les prix de gros que se refacturent entre eux les opérateurs, mais aussi les prix de détail. Un plafonnement que les opérateurs pensaient éviter. Objectif, faire baisser de 70% les prix du roaming. Les opérateurs ne pourront pas facturer un prix de détail supérieur de 30% à ce prix de gros: ils gardent donc une marge bénéficiaire importante, mais la Commission espère que la concurrence jouera et fera baisser encore plus les prix. Par ailleurs, Bruxelles souhaite plafonner les prix des appels reçus à l’étranger. En effet, aujourd’hui, lorsqu’un abonné français à l’étranger reçoit un coup de fil de la France (ou d’ailleurs), il doit payer la communication internationale, alors que l’appelant ne paye qu’une communication locale. Autant de décisions qui feront mal aux caisses des opérateurs. Malgré un intense lobbying, ils n’ont pas réussi à faire plier la Commission. Cette limitation du prix des appels pourrait coûter 5 milliards d’euros de profits par an au secteur, selon une étude d’impact réalisée par la Commission. En France, le roaming représente 7% du chiffre d’affaires des opérateurs. L’UFC-Que Choisir se félicite que la Commission européenne « ait décidé de proposer un règlement européen véritablement ambitieux qui vise à encadrer le prix des appels dits en itinérance internationale. Les consommateurs peuvent se réjouir de la décision de la commission de réguler les prix de gros mais aussi et surtout les prix de détail, c’est-à-dire ceux facturés directement aux consommateurs ». Dans un communiqué, l’association européenne des opérateurs de GSM a critiqué cette proposition réglementaire « inutile », puisqu’ils affirment avoir déjà réduit les frais d’itinérance de 40% grâce à des accords passés entre les principaux acteurs. Mais la Commission estime que ces chiffres sont trompeurs, dans la mesure où les consommateurs doivent jongler avec des abonnements spéciaux pour pouvoir les obtenir. La proposition devra être adoptée par la Commission européenne, avant d’être soumise au Parlement puis au Conseil. Elle prendra la forme d’un règlement directement applicable à l’été 2007. Pour les vacances de cet été, il faudra donc encore passer à la caisse… Quels changements ?

Concrètement, un français en déplacement en Europe : -qui reçoit un appel sera facturé au maximum 0,165 ?/min contre 0,35 à 0,47 ? aujourd’hui. -qui émet un appel vers un autre pays européen sera facturé au maximum 0,49 ? /min contre 1? aujourd’hui. -qui émet un appel dans le pays visité sera facturé au maximum 0,33 ?/min contre 1 ? aujourd’hui. Source: UFC Que Choisir ?