Mobile : EQO met le roaming au régime. Mais…

Cette société canadienne propose un logiciel de téléphonie proche de Skype à
installer sur son mobile. A la clé, des appels internationaux facturés au prix
du local. Attrayant mais…

Même si l’Europe a finalement obtenu une baisse importante des tarifs des appels internationaux passés depuis un mobile, ces appels restent encore très chers. Pour les professionnels qui se déplacent beaucoup, la note est salée mais les solutions alternatives existent.

Pour les possesseurs de smartphones, il est toujours possible, en bidouillant un peu, d’installer Skype sur son terminal et profiter ainsi des joies de la VoIP. A condition que son forfait data soit suffisament costaud. Mais rappelons qu’une version officielle de Skype Mobile est toujours attendue…

Une petite société canadienne a décidé d’attaquer ce créneau des appels internationaux depuis un mobile. EQO lance ainsi EQO Mobile, une petite application à installer sur son mobile et qui permet de réduire sa facture d’appels internationaux. Un service qui devrait intéresser les nomades mais aussi les expatriés, les populations immigrées etc… D’autant plus que l’entreprise promet des économies colossales : jusqu’à 98% !

Comme Skype, le modèle d’EQO se veut simple et attractif. L’application, compatible avec 400 mobiles Java (Symbian et Windows pour bientôt), est gratuite et téléchargeable en ligne.

Selon EQO, entre utilisateurs du logiciel, les appels locaux sont gratuits et les appels internationaux sont facturés en local, quelque soit la distance.

Les appels classiques (vers les fixes et les mobiles) sont facturés en fonction des destinations mais EQO promet des tarifs imbattables dans 20 pays (jusqu’à 98% d’économies) puisque l’appelant transite en local. Comme Skype, l’utilisateur achète des crédits sur le site Intenret d’EQO. Mais le détail de ces tarifs n’est pas connu. Dommage.

Mais tout n’est pas aussi simple. Pour appeller des numéros à l’étranger, au tarif du local, il faut passer par un système de numéro local intermédiaire. Et sur ce point, EQO n’est pas très clair.

Techniquement, la communication est acheminée vers le numéro d’un serveur d’EQO au Canada, puis redirigée vers le réseau de l’opérateur du correspondant.

Le correspondant est alors alerté de l’appel. S’il accepte, son mobile appellera lui aussi le serveur d’EQO. Et prendra donc en charge également la communication. Même si elle est au prix du local, ce partage des coûts risque de refroidir.

Outre la voix, EQO Mobile permet aussi la gestion de présence, l’envoi de SMS et le support des principales messageries instantanées.

EQO assure être en cours de négociations avec les grands opérateurs mobiles. Car ces derniers voient d’un très mauvais oeil cette concurrence qui détourne leurs abonnés des frais de roaming. D’ailleurs, certains empêchent même la VoIP à leurs clients… « Les accords se multiplient », assure Simon Edelstyn, directeur général Europe. Sans encore une fois en dire plus.

L’entreprise, fondée en 2004, compte une trentaine de salariés et a effectué deux tours de table auprès d’investisseurs. Le modèle économique se base sur les appels payants (difficile, mêmepour un géant comme Skype) et pourquoi pas sur la publicité. « Mais pour le moment, nous cherchons à recruter des utilisateurs et à créer du buzz autour de nos cibles comme les expatriés, les nomades… « , ajoute le directeur général.

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