Mobile : Free a tenté de négocier avec les 3 opérateurs. En vain

Le trublion du Net se dit prêt à louer le réseaux de BouyguesTel, Orange ou SFR afin de lancer une offre mobile

On connaît les ambitions de Free dans la mobilité : l’opérateur entend lancer une offre au plus vite afin de compléter son éventail de produits. Mais ses objectifs sont quelque peu freinés. Seul candidat à la quatrième licence 3G, le dossier du groupe a été rejeté par le régulateur car Free demandait notamment l’étalement du paiement de la licence 3G (619 millions d’euros).

Face à cet échec, Free a tenté une solution alternative. Selon les Echos, la filiale d’Iliad a tenté de négocier avec les trois grands opérateurs en place afin de leur louer leur réseau. Seule condition : que les prix d’accès soient proches des coûts. « Nous ne sommes pas fermés à l’idée de louer le réseau d’un opérateur mobile existant, mais uniquement si cela nous laisse une totale liberté quant à la définition et à la gestion de nos offres et si les prix d’accès sont proches des coûts », déclare Maxime Lombardini, directeur général de Free au journal économique.

Il ne s’agissait pas de devenir MVNO (opérateur mobile virtuel) mais bien de louer des capacités réseaux afin d’avoir la liberté des offres et des tarifs. Concrètement, Iliad était prêt à payer un montant fixe chaque année à l’opérateur hôte mais, en contrepartie, il aurait acheté la minute de communications à son coût de production augmenté d’une marge pour l’opérateur, c’est-à-dire à moins de 2 centimes. En échange, Iliad souhaitait pouvoir brancher certains équipements dans le réseau de l’opérateur hôte, notamment sur les infrastructures de localisation des abonnés, détaille les Echos. Une sorte de dégroupage pour le mobile en quelque sorte.

Réponse des opérateurs : c’est niet ! Ce refus catégorique est compréhensible : Bouygues Telecom, Orange ou SFR n’ont pas du tout envie de voir Free appliquer au mobile les recettes qui ont fait son succès sur le Net…

Alors, Free sera-t-il interdit de mobile ? Pas sûr. Si le gouvernement semble avoir renoncé à mettre aux enchères la quatrième licence, les fréquences hertziennes de la licence pourraient être vendues par blocs à différents acteurs dont « le critère ne serait pas uniquement le prix » mais également des engagements « de couverture et de services. »

Une telle solution permettrait à Iliad de dépenser moins pour cette licence ainsi que pour les infrastructures, de finalement nouer des alliances avec un opérateur et surtout d’éviter aux trois opérateurs en place de faire face à un concurrent puissant tout en calmant leur colère face à des conditions assouplies pour un nouvel entrant.