Mobile : les MVNO veulent se dégrouper des opérateurs

Le opérateurs mobiles virtuels profitent de la prochaine attribution des licences 3G pour réclamer plus d’indépendance des opérateurs de réseau.

Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) veulent accélérer leurs développements. Ceux-ci sont freinés par les conditions commerciales et techniques que leur imposent les opérateurs hôtes, Orange, SFR et Bouygues Telecom (à l’exception de Omer Telecom qui, en réunissant Virgin Mobile France, Breizh Mobile et Télé2 Mobile, semble tirer son épingle du jeu avec 1,7 million de clients revendiqués). Auchan Télécom, Breizh Mobile, Carrefour Interactive, Coriolis Télécom, NRJ Mobile, Transatel et Virgin Mobile se sont ainsi réunis derrière l’association Alternative Mobile en 2007 pour faire entendre leur voix.

Malgré une croissance du nombre d’abonnés de plus de 10 % au quatrième trimestre 2009, leur part de marché reste inférieure à 6 % avec 3,5 millions d’abonnés (voir notre actualité Le marché du mobile dépasse les 60 millions d’utilisateurs en France ). Pas de quoi peser sur le marché pour renégocier les accords avec les opérateurs. Mais l’attribution des reliquats des fréquences 3G, dont le dépôt des candidature se termine le 11 mai, leur donne une occasion de rebondir puisque l’attribution de celles-ci est soumise à un engagement vis-à-vis des MVNO.

Aujourd’hui, les membres d’Alternative Mobile revendiquent donc une plus grande indépendance vis-à-vis de leurs fournisseurs. Ils s’inspirent notamment de ce qui se fait chez nos voisins espagnols ou néerlandais chez qui les MVNO peuvent émettre leur propre carte SIM et gérer les droits de leurs abonnés alors qu’aujourd’hui ils dépendent totalement du système d’information de l’opérateur de réseau. De plus, ce mode « étendu », ou « Full MVNO » permet aux opérateurs virtuels de changer de fournisseur en quelques jours, voire quelques heures. En France, ils sont obligés d’acheter des minutes de consommation en gros. Pour faire évoluer la situation, les MVNO seraient prêts à consentir des investissements lourds : entre 5 et 20 millions d’euros par acteur.

Il restera à vérifier que SFR et Orange, les deux principaux intéressés par les licences mobiles restantes, montreront des signes d’ouverture dans leur dossier de candidature. A l’été 2008, l’autorité de la concurrence saisie par le gouvernement avait pointé les clauses défavorables supportées par les MVNO.