Mobiles : le divorce entre Sagem et le chinois Bird est officiel

De quoi refaire partir les rumeurs de cession

Depuis 2005, les deux sociétés collaboraient dans le domaine de la R&D. Mais le fabricant de l’empire du Milieu, Ningbo Bird, a décidé de mettre un terme à ce partenariat.

Il s’agit d’un coup dur pour Sagem qui comptait sur la main d’oeuvre chinoise très qualifiée et moins chère pour renouer avec la compétitivité dans sa branche mobile en difficulté.

Suite à cette décision, Sagem Communication qui voit dans ce centre de R &D un complément idéal à son centre français de Cergy Pontoise a annoncé dans les colonnes du quotidien les Échosson intention de racheter l’ensemble de la participation de Bird, de l’ordre de 50% pour un montant de 2,2 millions d’euros.

Précisons que cette séparation n’est pas totale puisque les deux groupes annoncent qu’ils maintiennent leur relation en ce qui concerne la fabrication des terminaux mobiles notamment ceux, dont la complexité requiert une importante main d’?uvre.

Pour les analystes du secteur, cette annonce est problématique pour Sagem qui procède actuellement à une transformation en profondeur de sa stratégie et à un important renouvellement de sa gamme. Pour se relancer, la compagnie mise notamment sur les terminaux convergents et les produits en marque blanche …

Au premier trimestre 2007, le chiffre d’affaires de la division téléphonie mobile de Sagem a littéralement dégringolé (- 47%), et en 2006, le groupe n’a vendu que 17,2 millions de mobiles contre 290 millions pour Nokia.

Rappelons qu’en mai dernier, le projet de scinder Sagem Communication en deux filiales a été présenté lors de l’assemblée générale du groupe. Deux entités seraient crées : l’une regroupant les activités de téléphonie mobile, l’autre le haut débit (dont les décodeurs et les fax).

Ce n’est pas une surprise, Safran (né de la fusion entre Snecma et Sagem) cherche à adosser son activité de téléphonie mobile à un autre acteur du marché, afin de trouver une issue aux difficultés que rencontre cette division.

Le groupe recherche donc des partenaires. Il pourrait également céder ces deux activités devenues mineures voire encombrantes depuis que Sagem a rejoint Snecma et que la sécurité et le militaire sont devenus des priorités.

Xavier Lagarde, patron de la division Communication, n’a d’ailleurs pas caché cette stratégie aux actionnaires du groupe. Rappelons qu’en début d’année, le discours officiel était que la téléphonie Sagem n’était pas à vendre?

Lors de la publication de ses résultats, Safran avait néanmoins annoncé un arrêt de la « course à la taille ». Et de miser désormais sur l’image de qualité des mobiles Sagem pour dégager des marges. Il s’agissait également de réduire « les ambitions géographiques et les dépenses de développement ».  » Ce nouveau modèle sera-t-il suffisant? En tout cas, on va essayer », expliquait Jean-Pau Béchat, p-dg du groupe.

Numéro un français durant un temps, les mobiles Sagem ne sont jamais parvenus à atteindre les objectifs fixés par sa nouvelle maison mère.